Gaston Flosse dans la capitale Papeete, Polynésie, le 28 septembre 2014. / GREGORY BOISSY / AFP

C’est la fin d’un ténor de la politique polynésienne. La Cour de cassation a validé, jeudi 22 mars, l’impossibilité pour Gaston Flosse de s’inscrire sur les listes électorales pour se présenter aux prochaines élections territoriales polynésiennes. Cette décision porte un coup d’arrêt à la carrière politique de l’ancien homme fort de la Polynésie française.

L’ex-président de Polynésie, plusieurs fois condamné, espérait pouvoir conduire de nouveau la liste de son parti aux élections territoriales, dont le premier tour aura lieu le 22 avril. Mais le juge des élections du tribunal de Papeete avait considéré, en janvier, qu’il resterait inéligible jusqu’en juillet 2019, et la Cour de cassation a rejeté, jeudi, le recours de Gaston Flosse contre cette décision.

Deux condamnations

L’homme de 86 ans fut le premier président de ce territoire du Pacifique sud devenu autonome en 1984 et il a présidé la collectivité à de nombreuses reprises. Elu aux dernières territoriales de 2013, il avait perdu le pouvoir en 2014 en raison d’une condamnation à trois ans d’inéligibilité prononcée dans une affaire d’emplois fictifs.

En 2016, il avait été condamné à deux ans d’inéligibilité supplémentaires pour détournement de fonds publics dans une autre affaire, portant cette fois sur des écoutes et filatures. Le tribunal de Papeete avait estimé que ces deux peines distinctes d’inéligibilité prenaient effet l’une après l’autre et qu’il était donc inéligible pendant cinq ans à compter de 2014, soit jusqu’en juillet 2019.

La défense de Gaston Flosse soutenait, au contraire, que ces deux périodes d’inéligibilité pouvaient se chevaucher et qu’il était donc à nouveau éligible à partir du début de mars, avant la date limite des dépôts de candidature fixée au 26 mars.

Gaston Flosse perd donc tout espoir d’affronter son ancien dauphin, l’actuel président de la Polynésie française, Edouard Fritch, qui lui avait succédé en 2014, devenu ensuite son principal adversaire.