Le constructeur ferroviaire français Alstom et la division transport de l’industriel allemand Siemens ont signé vendredi 23 mars leur accord de rapprochement, dévoilé en septembre, ont annoncé les deux groupes dans un communiqué commun.

L’annonce de ce rapprochement en septembre avait suscité une polémique en France, une partie de la classe politique dénonçant la prise de contrôle allemande d’un fleuron de l’industrie française. L’intersyndicale d’Alstom est opposée à ce projet, craignant des fermetures de sites et des suppressions de postes en France.

Les deux entreprises ont déjà réparti plusieurs postes entre plusieurs hommes. Siemens, qui aura la majorité du capital de la nouvelle entité, va proposer la nomination de Roland Busch, membre du directoire de Siemens, à la présidence du conseil d’administration de la nouvelle société, ajoutent les groupes dans le communiqué. Il cumulera cette fonction avec celle qu’il assure chez Siemens.

M. Busch « est un expert reconnu de la mobilité depuis de nombreuses années », a déclaré Joe Kaeser, président-directeur général de Siemens cité dans le communiqué. « En tant que membre du conseil d’administration d’Atos, il a également une grande expérience dans l’intégration et la gestion des groupes industriels franco-allemands », a-t-il ajouté.

11 membres au conseil d’administration

Les dirigeants d’Alstom ne seront pas en reste. Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, sera le patron opérationnel de cette future société qui doit devenir le numéro un mondial de la signalisation ferroviaire et le numéro deux du matériel ferroviaire roulant.

Par ailleurs, Yann Delabrière, actuellement administrateur référent au sein du conseil d’Alstom, sera proposé comme vice-président du conseil d’administration de la nouvelle entité, en tant qu’administrateur indépendant, détaille le communiqué. « Ces premières nominations témoignent de l’équilibre dans la gouvernance de la future entreprise », a affirmé M. Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué.

Le conseil d’administration sera composé de 11 membres, dont six seront désignés par Siemens (le président inclus), quatre administrateurs indépendants et le directeur général.

Dans le cadre du rapprochement, Siemens apportera ses activités ferroviaires et de signalisation à Alstom, en échange de la moitié du capital du français, dont il pourra dépasser 50,5 % du capital après quatre ans. Alstom, qui fabrique notamment le TGV, emploie 32 800 salariés, dont 9 000 en France.