Les joueurs de l’équipe de France après leur défaite face à la Colombie, le 23 mars au Stade de France. / FRANCK FIFE / AFP

C’était un test, et il n’a pas vraiment été concluant. La France s’est inclinée à domicile (2-3), vendredi 23 mars, contre la Colombie. Les Bleus avaient pourtant réalisé une entame quasi-parfaite, avec une première demi-heure dominée largement et un avantage de deux buts au score, grâce à des réalisations d’Olivier Giroud (1-0, 11e), qui a profité d’une grossière erreur de David Ospina, le portier colombien, et de Thomas Lemar, à la conclusion d’un superbe mouvement collectif français (2-0, 26e).

Et puis, il y a eu ce but colombien, sur un centre-tir de Luis Muriel, qui a trompé Hugo Lloris (2-1, 28e). Le doute s’est installé, les Français ont semblé perdre l’agressivité qui avait fait leur force en début de rencontre. Incapables de trouver des espaces devant, fébriles derrière, ils ont concédé deux nouveaux buts sur deux erreurs individuelles : de N’Golo Kanté d’abord, dont le ballon perdu dans son camp est à l’origine de l’égalisation de Radamel Falcao (2-2, 62e), puis de Samuel Umtiti, qui a concédé un penalty transformé par Juan Quintero (2-3, 85e).

Ce vendredi soir, on a vu une équipe de France à deux visages : entreprenante d’abord, attentiste ensuite. C’est d’ailleurs ce que regrettait Didier Deschamps, le sélectionneur français à l’issue de la rencontre : « L’équipe colombienne nous a donné une leçon d’agressivité. Nous, on a fait preuve d’un peu de suffisance. Le haut niveau a des exigences. Et là, on n’y a pas répondu en seconde période. »

La Colombie, une répétition avant le Pérou

Cette rencontre constituait un test important dans l’optique de la Coupe du monde, en juin prochain. Pour savoir qui seront les joueurs présents en Russie, et ceux alignés dans le futur onze de départ, d’abord. Mais aussi pour se préparer à affronter un adversaire que la sélection française connaît peu : le Pérou (le seul match entre les deux pays remonte à 1982, une victoire péruvienne 1-0).

Car comme l’écrivait L’Équipe la veille de la rencontre, « en général, les nations sud-américaines se ressemblent au moins sur un point, elles ne lâchent rien. À défaut d’avoir des réponses sur leur jeu, si tant est qu’ils en ont besoin, les Bleus pourraient profiter de cette rencontre pour se rassurer sur leur capacité à répondre au défi physique imposé par un adversaire moins joueur et plus rugueux. C’est le but recherché ».

C’est un point sur lequel le capitaine français, Hugo Lloris, avait également appuyé en conférence de presse d’avant-match :

« Les choix des matchs amicaux sont faits en lien avec nos futurs adversaires. C’est toujours intéressant de se confronter à des équipes sud-américaines. Elles ont souvent les mêmes caractéristiques avec des forces athlétiques et de l’agressivité. C’est une rencontre difficile et il faudra être prêt à relever ce défi. »

L’Amérique du Sud ne réussit pas à Deschamps

À trois mois de la Coupe du monde, la France, une des nations favorites, va donc devoir se mettre à la recherche de solutions pour s’éviter des frayeurs lors de matchs pièges, comme le concède Olivier Giroud, l’attaquant français :

« C’est bien quand tout va bien, quand tout est tout beau tout rose, mais il faut aussi se forger du caractère pour réagir. On n’a pas su réagir dans les moments difficiles, je nous ai sentis, moi le premier, un peu amorphes et déstabilisés. On a du travail encore là-dessus, et ce genre de match doit nous servir. »

D’autant que cette défaite semble s’inscrire dans une tendance : sous l’ère Deschamps, la France a presque toujours eu du mal face aux nations sud-américaines. Lors de ses neuf rencontres, elle n’a remporté qu’un match (contre le Paraguay, en juin dernier, 5-0), pour quatre nuls (contre le Chili, l’Uruguay, le Paraguay et l’Équateur) et quatre défaites (contre l’Uruguay, le Brésil à deux reprises, et donc la Colombie).

Les Français n’auront pourtant plus l’occasion de se retester contre une sélection sud-américaine, avant leur grand oral contre le Pérou, le 21 juin prochain. D’ici là, l’équipe de Didier Deschamps affrontera la Russie, l’Irlande, l’Italie et les États-Unis. Elle aura cependant intérêt à garder cette dernière défaite dans un coin de sa tête, dans un peu moins de trois mois à Iekaterinbourg, pour éviter toute mauvaise surprise.