Des ballons à l’effigie du Sidaction lors du 20e anniversaire de l’association, en 2014. / JOEL SAGET / AFP

L’édition 2018 du Sidaction, événement caritatif annuel relayé à la radio et la télévision, s’est achevée dimanche 25 mars au soir sur un bilan de 4,4 millions d’euros de promesses de dons, en hausse par rapport à l’an dernier, ont annoncé les organisateurs. « Nous sommes soulagés de voir que les donateurs sont encore mobilisés, malgré les craintes de banalisation de l’épidémie », a déclaré la directrice générale de l’association Sidaction, Florence Thune. Les promesses de dons se montaient à 4,07 millions d’euros l’an passé.

Cette édition, qui avait débuté vendredi, « a été marquée par un don exceptionnel d’un grand donateur », a indiqué dans un communiqué l’association, qui n’en a pas précisé le montant. Le numéro de téléphone via lequel on peut faire un don, le 110, restera ouvert jusqu’au 14 avril.

Les fonds seront « reversés à des programmes de recherche et de soins et à des programmes associatifs de prise en charge et d’aide aux malades, en France et à l’international ».

Première édition sans Pierre Bergé

L’association a été co-fondée en 1994 par Pierre Bergé et Line Renaud, qui est toujours vice-présidente. Cette édition était la première à se dérouler sans Pierre Bergé, décédé en septembre et remplacé à la présidence par Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 avec Luc Montagnier pour la découverte du virus du sida en 1983.

« Nous sommes d’autant plus émus et touchés de voir que ce combat est toujours dans le cœur des Français », a commenté Florence Thune.

Avant le début du Sidaction, l’association s’était alarmée de la progression ces dernières années des « idées fausses » sur le sida. Elle a publié mercredi un sondage selon lequel 21 % des 15-24 ans pensent à tort que le virus peut se transmettre en embrassant un séropositif, soit 6 % de plus qu’en 2015.

« Il y a eu un balancier, il y a eu une génération nourrie de la peur du sida dans les années 80, quand le sida est apparu, avec une angoisse autour de la sexualité et ça a été très dur pour cette jeunesse », a commenté la ministre de la santé, Agnès Buzyn, dimanche à la mi-journée sur France Inter et France info. « Puis, quand les nouveaux traitements sont arrivés, je pense qu’on a relâché la pression de l’information, le balancier a été trop loin : il n’y a pas suffisamment d’éducation aujourd’hui sur ce qu’est le sida », a-t-elle ajouté.