Ce sera sans Force ouvrière (FO). Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de la centrale syndicale, a décliné toute participation à la nouvelle journée de mobilisation, le 19 avril, que veut organiser la Confédération générale du travail (CGT) à la suite des grèves et des manifestations du 22 mars contre les projets du gouvernement de réforme de la fonction publique et de la SNCF.

« Je ne vois pas pourquoi on irait », a déclaré M. Mailly, lundi 26 mars sur Public Sénat. Il a notamment souligné que la date choisie tombait quatre jours avant le congrès de FO, où il doit passer la main après treize ans à la tête du syndicat.

Surtout, M. Mailly a fait valoir que son syndicat, n’avait « pas l’habitude de répondre à des convocations ». « Quand il y a des initiatives de ce type, on en discute avant », a-t-il expliqué, déclarant, comme il l’a déjà fait, avoir appris la date de la mobilisation à la radio vendredi.

  • Qu’est-ce qu’a proposé la CGT ?

La CGT avait proposé, jeudi 22 mars en soirée dans un communiqué, l’organisation d’une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle le 19 avril, « dans la recherche de convergence des luttes », sur les thèmes du « pouvoir d’achat », mais aussi de « l’emploi et la protection sociale, les services publics et les droits collectifs ».

Le syndicat a rappelé qu’il avait, au préalable, convié tous les syndicats à une réunion le 19 mars, pour décider d’une journée de mobilisation. Seules Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse s’y sont rendues.

  • Quelle est la réaction des autres syndicats ?

Interrogé sur la « convergence des luttes » voulue par la CGT, M. Mailly a répondu qu’elle « ne s’improvise pas ». « Ce n’est pas parce qu’il y a multiples confits dans différents secteurs, et public et privé, (…) qu’obligatoirement ça coagule », a-t-il relevé.

« La convergence des luttes, ce n’est pas la tasse de thé de la CFDT, pour une raison simple, c’est que la convergence des luttes, elle ne permet jamais d’avoir des résultats concrets », avait argué, pour sa part, dès la semaine dernière Laurent Berger, le secrétaire général, de la Confédération française démocratique du travail (CFDT).

Le président de la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), François Homméril, lui, était resté « prudent », tout en notant une évolution dans la méthode de la CGT. « Si elle le “propose”, c’est que c’est à débattre. Donc, c’est que l’on progresse dans la concertation intersyndicale. Il faut voir ce que chacun tire du 22 mars et quel peut être le “slogan” fédérateur d’une telle journée. »