« Un Ricard sinon rien ». Le célèbre slogan publicitaire est dans toutes les têtes. Mais la maison mère du pastis de Marseille a décidé de faire mentir l’adage. Le groupe Pernod Ricard a choisi de bousculer sa marque emblématique en présentant, lundi 26 mars, un « pastis aux plantes fraiches ». Et pour l’occasion, le petit jaune passe au vert. Flacon et étiquette prennent une teinte chlorophylle même si une petite touche de soleil met en évidence le degré d’alcool, 45, et la mention plantes fraiches.

Pernod Ricard souhaite jouer la carte marketing de la nature pour séduire de nouveaux consommateurs. Et répondre à l’évolution des goûts. Le groupe familial a donc élaboré une nouvelle recette. Si le goût d’anis reste au cœur de cet alcool, il n’est plus issu de la badiane, dite anis étoilé, une marque de fabrique du Ricard, mais de plantes fraîches. Des extraits de réglisse s’y ajoutent. Les herbes sont cultivées en Haute-Provence, sur le plateau de Valensole et distillées sur place. La mise en bouteille sera, elle, réalisée dans l’usine de Vendeville dans le Nord.

Ce lancement est un véritable pari pour Alexandre Ricard, PDG du groupe familial, devenu numéro deux mondial des spiritueux. Une aventure qui a débuté justement avec le lancement par Paul Ricard, son grand-père, du fameux apéritif anisé qui a fait sa fortune. La date en reste gravée sur la bouteille : 1932. Redoutable homme de marketing, il a su en faire la référence des alcools en France. Le Ricard revendique toujours sa place de spiritueux le plus vendu en volume. En 2017, 4,8 millions de caisses de 9 litres ont été écoulées, en progression de 4,8%. Mais la pression concurrentielle ne cesse de croître et les consommateurs sont de plus en plus volages. De quoi inciter Pernod Ricard à mettre une touche d’innovation dans son pastis.