Série d’animation sur France 4 à 17 h 15

Max&Maestro Trailer Français
Durée : 02:49

Du rap au classique, il n’y a qu’un pas. Max en fait l’expérience. Bassiste d’un groupe de hip-hop, Les Ninjas VNR, c’est un garçon populaire et apprécié dans la cité tranquille où il vit avec ses parents. A 11 ans, il jongle entre matchs de basket et concerts de rap.

Un jour, alors qu’il joue avec ses amis, le jeune garçon rencontre inopinément le Maestro, un vieil homme qui habite dans le grand manoir niché au milieu des barres d’immeubles. Tout le monde se méfie de ce « vieux fou » un peu toqué qui n’a cependant rien d’un détraqué. Il s’agit d’un chef d’orchestre de renommée internationale, à l’image de celui qui lui prête sa voix et son image : Daniel Barenboim. Max se découvre alors une passion et un talent certain pour le registre classique (et la musique en général). Petit bémol : cette nouvelle vocation doit rester secrète, car il ne tient pas à devenir la risée de la cité.

Et pour cause. Qui écoute cette musique de « vieux », de « croque-mort », comme la définissent les amis de Max ? Pas grand monde dans l’entourage du garçon, et sans doute parmi les téléspectateurs du programme diffusé dans la case des « Minikeums » de France 4. Sensibiliser les plus jeunes à la musique classique tout en parlant de leur quotidien : tel est le pari de la chaîne avec Max et Maestro.

« S’écouter les uns les autres »

Les enseignements que délivre le Maestro ont autant leur place sur une partition que dans la vie de Max, ce Billy Elliot de la cité. « S’écouter les uns les autres » : voilà un adage valable lors d’un concert tout comme dans un groupe d’amis. Aussi, qu’on soit d’humeur joyeuse ou morose, il suffit d’un rien pour changer de tonalité, ­passer du mode mineur au mode majeur. Chaque épisode propose ainsi une pratique musicale qui s’accorde à la vie de chacun.

La série offre un savant mélange de musique classique et de ­culture urbaine. Un peu comme dans La Haine, le filmde Mathieu Kassovitz, quand les punchlines de NTM se mêlent aux vibratos du Non, je ne regrette rien, d’Edith Piaf, sur les platines du DJ Cut Killer. Un « mix » que l’on retrouve ici dans la bande originale, signée par le rappeur Akhenaton, qui avait déjà participé à la musique de « Foot 2 rue », autre programme de France Télévisions aux tonalités rap.

« Max et Maestro », entre rap et prélude de Bach. / MONELLO

Lors de la conférence de presse présentant cette série d’animation, Akhenaton a rappelé que le rap a toujours été lié à la musique classique, notamment grâce à la technique du sampling, qui permet de mêler tous les styles de musiques. « Les gens du classique ont le regret que leur musique ne soit pas connue ; nous, on aimerait que la nôtre soit reconnue », expliquait-il, tout en reconnaissant n’écouter de la « grande » musique que lorsqu’il veut sampler. Ce type de programme, selon lui, est nécessaire dans une période « où les gens sont placés dans des cases qu’il faut chercher à déconstruire ».

D’ailleurs, le propos de Max et Maestro n’est pas de cloisonner les deux styles musicaux. Au ­contraire, ils s’enrichissent à travers le personnage de Max, qui perçoit la complémentarité de ces genres communément présentés comme antithétiques.

« Il s’agit d’offrir à beaucoup d’enfants l’occasion de découvrir une musique qu’ils entendent très peu chez eux », résume Tiphaine de Raguenel, la directrice des programmes de France 4. Avec Max et Maestro, elle entend ainsi démocratiser un genre souvent qualifié d’élitiste en lui donnant une place de choix dans sa grille jeunesse.

Max et Maestro, réalisé par Christophe Pinto (52 × 11 min 30).