L’ambassadeur des Comores en France a été convoqué, lundi 26 mars, au ministère des affaires étrangères après le refus de son pays d’accueillir des Comoriens expulsés de l’île française voisine de Mayotte, secouée par une crise migratoire, a annoncé mardi la diplomatie française. Il « a été rappelé » à Mohamed Soulaimana « la grave préoccupation quant aux conséquences pour Mayotte des mesures notifiées la semaine dernière par les autorités comoriennes », indique le ministère des affaires étrangères dans un point de presse électronique.

« Nous réitérons fermement notre demande de levée immédiate de ces mesures qui empêchent le retour de ressortissants comoriens entrés irrégulièrement à Mayotte, a déclaré la porte-parole du ministère, Agnès von der Mühll. Au-delà des mesures que nous demandons aux autorités comoriennes de prendre immédiatement, nous sommes déterminés à faire progresser la coopération régionale conformément aux orientations fixées lors du dernier comité interministériel pour la coopération internationale et le développement, dans l’intérêt mutuel de la France et des Comores. »

Les tensions sont vives actuellement entre Paris et Moroni sur la question de Mayotte : ce département français d’outre-mer est secoué depuis un mois par un mouvement social qui dénonce l’insécurité et l’immigration clandestine venue des Comores. Les autorités ont multiplié dernièrement les expulsions de Comoriens sans papiers.

Moroni a riposté mercredi 21 mars en refusant de laisser rentrer sur son territoire ses citoyens refoulés. Mais les Comores ont promis vendredi un renforcement des mesures de sécurité sur l’île d’Anjouan, principal point de départ des migrants clandestins vers Mayotte, notamment pour « traquer » les passeurs.