L’avis du « Monde » – à voir

Adolescent de 17 ans, Asher Lax est un garçon impulsif et colérique. Son quotidien se partage entre le lycée et son père qui aimerait voir son fils arrêter ses études pour rejoindre l’affaire familiale d’échafaudages. Mais l’adolescent commence à prendre goût aux cours de littérature de son prof Rami et décide de sérieusement préparer l’épreuve littéraire du baccalauréat.

Sous ses airs de petit « teen movie » sans prétention se cache un film fin, étonnant et d’une grande intelligence d’écriture. Cette réussite tient à la justesse avec laquelle le cinéaste Matan Yair, lui-même ancien professeur de littérature et d’histoire, orchestre ses scènes de cours, très loin des clichés habituels du film d’école.

Entre humour et gravité

Cette finesse se retrouve dans la manière dont le cinéaste approche son héros (joué par le jeune acteur Asher Lax qui prête son nom au héros qu’il incarne), boule d’énergie difficilement appréhendable parce qu’habitée par des forces contraires : désinvolture et sens du devoir, colère et tendresse, ironie et mélancolie.

A son image, Les Destinées d’Asher est toujours pris dans une tension entre humour et gravité, circule gracieusement de l’un à l’autre dans un refus de figer les situations comme les identités. Le surgissement d’un drame qui affectera profondément Asher et la manière dont le cinéaste négocie ce virage étonne par un sens de la réinvention permanente où aucun événement ne se laisse anticiper.

Film israélien et polonais de Matan Yair. Avec Asher Lax, Ami Smolartchik, Jacob Cohen (1 h 33). Sur le Web : www.acaciasfilms.com/film/les-destinees-dasher