Laurent Wauquiez, le 25 janvier. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Laurent Wauquiez, le président des Républicains, a proposé de « créer un délit d’incitation à la haine de la République », mardi dans une interview au Parisien. « On a trop d’individus étrangers radicalisés sur notre territoire. Tous les gens qui nourrissent les réseaux intégristes doivent pouvoir être expulsés », poursuit le responsable du parti de droite, à l’offensive pour s’imposer comme la seule opposition crédible au gouvernement.

« Puisqu’Emmanuel Macron propose de toucher à la Constitution pour des sujets qui n’intéressent personne (NDLR : la réforme des institutions), eh bien, je lui demande d’en profiter pour intégrer ces mesures permettant de protéger les Français »

Dans cet entretien, Laurent Wauquiez réitère aussi la demande qu’il avait faite après les attentats islamistes dans l’Aude d’expulser tous les étrangers fichés S :

« On aurait 2 500 à 3 000 individus étrangers suivis sur le sol français pour radicalisme. Je demande donc qu’on utilise l’outil de la fiche S, en la faisant évoluer si nécessaire, pour agir en amont... et pas une fois que le sang des Français a été déversé. »

Macron accusé de ne pas vouloir « lutter contre le communautarisme »

Le chef de LR, qui réfute toute volonté de vouloir chasser sur les terres de l’extrême droite, en profite aussi pour tacler l’ancien premier ministre : « Je remarque d’ailleurs que sur ce débat, les choses bougent. Manuel Valls soutient cette mesure, alors qu’il était contre quand il était à Matignon ».

Laurent Wauquiez s’en prend ensuite au chef de l’Etat, à qui il avait déjà reproché une « naïveté coupable », après les attaques dans l’Aude :

« Après chaque attentat, on a les mêmes découvertes: des individus fichés S dans 60 % des cas, parfois condamnés par la justice, et on en tire aucune conséquence ! (...) Emmanuel Macron s’est opposé à la déchéance de la nationalité – ce qui nous aurait aidés puisque Radouane Lakdim était binational – et il a fait sortir la France de l’état d’urgence »

Une affirmation hasardeuse, puisque François Hollande avait proposé quelques jours après les attentats de 2015 la déchéance de nationalité uniquement pour les terroristes binationaux. Or, l’auteur des attaques de Trèbes et de Carcassonne n’était pas un terroriste avant son passage à l’acte, le vendredi 23 mars.

Selon Laurent Wauquiez, « on ne sent pas chez » le chef de l’Etat « une volonté de lutter contre le communautarisme. Nommer au Conseil national de la ville des personnalités communautaristes, est-ce raisonnable ? Quand vous pensez qu’il a osé déclarer en novembre dernier que nous avons gagné la guerre contre Daech ! ».