Des hommages sont prévus à Trèbes et Carcassonne. / PASCAL PAVANI / AFP

Les derniers hommages et les obsèques des quatre personnes tuées par Radouane Lakdim ont lieu jeudi 29 mars à Carcassonne et Trèbes, près d’une semaine après les attentats de l’Aude. Edouard Philippe, accompagné des ministres de l’intérieur, Gérard Collomb, et de la justice, Nicole Belloubet, assiste aux cérémonies de Trèbes, au lendemain de l’hommage national rendu mercredi à Paris au colonel Arnaud Beltrame, qui a donné sa vie pour sauver une otage et incarne, selon les mots du président, Emmanuel Macron, « l’esprit français de résistance ».

A Trèbes, petite ville paisible à une dizaine de kilomètres de la cité médiévale de Carcassonne, un hommage aux victimes civiles est prévu à 9 h 30 avec salut au drapeau, Marseillaise, dépose de fleurs et minute de silence.

Premier à être tombé sous les balles de Lakdim, Jean Mazières, 61 ans, viticulteur à la retraite. Le petit délinquant radicalisé l’a abattu dans une voiture stationnée sur un terrain boisé de Carcassonne. Le conducteur, de nationalité portugaise, a été atteint d’une balle dans la tête. Il est toujours dans un état grave.

Arnaud Beltrame inhumé dans les Corbières

Le tueur de 25 ans, qui se revendique du groupe Etat islamique, s’est ensuite rendu au Super U de Trèbes et a tué immédiatement près des caisses un employé, Christian Medves, 50 ans, chef boucher d’origine italienne, père de deux filles, bon vivant et sportif accompli, ainsi qu’un client, Hervé Sosna, 65 ans, maçon à la retraite.

Après l’hommage de Trèbes, les deux ministres, cette fois sans le premier ministre, se rendront à Carcassonne pour visiter l’espace d’information et d’accompagnement des victimes puis assisteront à 11 heures à la messe des obsèques du colonel Arnaud Beltrame à la cathédrale Saint-Michel.

Agé de 44 ans, marié sans enfant, le colonel Beltrame, s’était substitué à une otage dans le supermarché, laissant son téléphone ouvert pour aider les forces de l’ordre. Il a été mortellement blessé au cou par Lakdim, abattu lors de l’assaut du GIGN.

« Sa grandeur a sidéré la France », a déclaré mercredi aux Invalides Emmanuel Macron devant le cercueil du gendarme recouvert d’un drapeau français, en présence de plus de 1 200 invités et du gouvernement au complet. Ses obsèques seront célébrées dans l’après-midi à Ferrals, dans le massif des Corbières, où il résidait.

La compagne de Lakdim mise en examen

Jeudi après-midi, la garde des sceaux se rendra enfin au tribunal de grande instance de Carcassonne pour rencontrer, lors d’une visite hors presse, les magistrats, notamment l’avocat général référent radicalisation et les représentants de l’association locale d’aide aux victimes.

Sur le plan politique, la droite et l’extrême droite se sont déchaînées contre le gouvernement depuis les attentats, l’accusant de « naïveté » face à la menace islamiste. Des accusations rejetées en bloc par le premier ministre, Edouard Philippe.

Concernant l’enquête, la compagne du tueur, Marine P., une convertie de 18 ans, également radicalisée, a été mise en examen mardi soir pour « association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes » et incarcérée provisoirement.

Les enquêteurs ont en revanche libéré un jeune de 17 ans, présenté comme un ami de Lakdim, faute « d’élément l’incriminant à ce stade ».