Dans une maternité à  Fuerstenfeldbruck, en Allemagne, en 2010. / CHRISTOF STACHE / AFP

Pour commenter la nouvelle, le Spiegel n’a pas hésité à titrer : « Baby-boom en Allemagne. » 792 000 naissances ont été enregistrées outre-Rhin en 2016, soit 7 % de plus que l’année précédente, a annoncé, mercredi 28 mars, l’office allemand des statistiques Destatis. Cela représente un taux de fécondité de 1,59 enfant par femme.

Un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1973 et qui place désormais l’Allemagne dans la moyenne des pays de l’Union européenne (UE), où le taux de fécondité s’est élevé à 1,60 enfant par femme en 2016, selon Eurostat. Au sein de l’UE, l’Allemagne se classe désormais au 13e rang en termes de fécondité, la France étant en tête du classement (1,92 enfant par femme) et l’Espagne en queue de peloton (1,34)

Cette hausse de la natalité est notamment due à l’immigration. Certes, le nombre d’enfants nés de mères allemandes a augmenté de 3 % entre 2015 et 2016. Mais, dans le même temps, celui des enfants nés en Allemagne de mères étrangères a bondi de 25 %.

Ce miniboom démographique est directement lié à la politique d’accueil des réfugiés décidée par la chancelière Merkel en 2015

En cela, le miniboom démographique que connaît l’Allemagne est directement lié à la politique d’accueil des réfugiés décidée par la chancelière Angela Merkel, en 2015, qui s’est traduite par l’arrivée de 900 000 demandeurs d’asile cette année-là. En 2016, les Syriennes ont ainsi eu 18 500 enfants en Allemagne (contre 4 800 en 2015), les Afghanes, 5 900 (contre 2 000 en 2015) et les Irakiennes, 5 500 (contre 2 800 en 2015).

Si le taux de fécondité des mères étrangères est nettement plus élevé que celui des mères allemandes (2,28 enfants par femme contre 1,46), le nombre d’enfants nés de mères allemandes reste toutefois sans commune mesure avec celui des enfants nés de mères étrangères (607 500 contre 184 660 en 2016)

L’augmentation de la natalité en Allemagne, pour la cinquième année d’affilée, ne doit toutefois pas faire oublier l’essentiel : le vieillissement de la population, surtout dans les Länder situés dans l’ex-Allemagne de l’Est, où le nombre de naissances a augmenté de 3 % entre 2015 et 2016 (contre 8 % dans l’Ouest). Selon les projections officielles, les actifs âgés de 20 à 65 ans passeront de 49,8 millions en 2015 à 43,9 millions en 2035 et 39,6 millions en 2060 dans l’ensemble du pays.

Pour l’économie, cette question du vieillissement est un problème majeur. D’après une étude de la Bundesbank publiée en avril 2017, le vieillissement sera la cause principale de la baisse de la croissance du pays dans la décennie à venir. Une croissance qui était en moyenne de 1,25 % par an ces cinq dernières années et qui, selon l’institution, devrait être d’environ 0,75 % par an sur la période 2021-2025.