Lors de la journée de mobilisation du 22 mars. / PASCAL PAVANI / AFP

A quelques jours du début du mouvement des agents de la SNCF contre la réforme ferroviaire, qui prévoit deux jours de grève sur cinq pendant trois mois, direction et syndicats s’opposent sur le décompte des jours de grève.

Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a estimé, jeudi 29 mars, sur France 2 que « dix-huit fois deux jours, c’est-à-dire trente-six jours, c’est une seule et même grève contre la réforme du système ferroviaire, et donc les règles normales de l’entreprise s’appliquent ». Le groupe pourra ainsi considérer certains jours de repos comme jours de grève, donc non payés.

« C’est une grève qui va beaucoup, beaucoup pénaliser les Français », a insisté M. Pepy sur France 2. « On est dans un service public (…), quand on est en grève, on est en grève, quand la grève est terminée, le service doit reprendre, et tout le monde, même les grévistes, doit faire en sorte qu’on réussisse le service le plus normal possible. »

Une vision soutenue jeudi par la ministre des transports. « Je pense que les Français ont bien l’impression que c’est un mouvement global », a déclaré Elisabeth Borne sur Europe 1. « Quand on a dix-huit préavis qui sont déposés, on considère que c’est un mouvement global. »

Des préavis de grève « successifs et différents »

Les syndicats CGT, UNSA et CFDT de la SNCF défendent un autre calcul. Sébastien Mariani, le secrétaire général adjoint de la CFDT, a jugé mercredi « très clairement contestable cette interprétation » de la grève comme « un seul et même mouvement » qui conduirait à des « retenues de salaire sur jours de repos », alors qu’« on a plusieurs préavis de grève successifs et différents ».

La CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a accusé la direction de « mentir sur le droit de grève » pour « étouffer la contestation ». « La direction est prête à se mettre dans l’illégalité afin de casser la grève », alors que « la mobilisation s’annonce extrêmement importante », a déclaré à l’Agence France-Presse son porte-parole, Cédric Robert, pour qui ces méthodes « démontrent sa fébrilité ».

L’UNSA, deuxième syndicat, dénonce sur son site Internet une « note de la DRH » qui « induit sciemment en erreur les salariés » sur leurs droits. Sous le titre « Réponses aux infos mensongères de la DRH SNCF », le syndicat publie un long document conseillant les salariés, notamment sur le point litigieux des jours de repos que la direction veut considérer comme « des jours de grève ».