Donald Trump et le secrétaire d’état chargé des anciens combattants, David Shulkin, le 3 août 2017 à la Maison Blanche. / Joshua Roberts / REUTERS

La vérité de lundi n’est pas celle de mercredi. Au début de la semaine, la Maison Blanche avait écarté les rumeurs faisant état d’un limogeage prochain du secrétaire chargé des anciens combattants, David Shulkin, l’unique rescapé de l’administration démocrate précédente. Mercredi, le même responsable a été démis de ses fonctions par un message publié par le président des Etats-Unis, Donald Trump, publié sur son compte Twitter.

Il s’agit du troisième limogeage annoncé sur ce canal en moins d’un mois. Donald Trump a annoncé que le secrétaire serait remplacé, une fois confirmé par le Sénat, par le médecin de la Maison Blanche, Ronny L. Jackson. Avant l’actuel occupant du Bureau oval, ce dernier avait eu pour patients successifs le républicain George W. Bush et le démocrate Barack Obama.

Des rumeurs de démission persistantes

Les rumeurs visant David Shulkin étaient insistantes parce que ce responsable était en difficulté depuis la publication en février d’un rapport pointant des entorses à l’éthique à l’occasion d’un voyage en Europe, au cours de l’été. Le secrétaire aux anciens combattants aurait notamment fait payer le billet d’avion de son épouse à son administration, et accepté des billets pour assister à des matchs du tournoi de tennis de Wimbledon. Des fautes manifestement mises à profit en interne pour évincer ce responsable qui avait été l’adjoint du secrétaire précédent et qui avait été confirmé à l’unanimité au Sénat.

David Shulkin est le troisième membre du cabinet de Donald Trump à quitter précipitamment ses fonctions après Tom Price, chargé de la santé, et Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat. La Maison Blanche a enregistré de son côté une vague ininterrompue de départs, engagée avec celui du premier conseiller à la sécurité nationale du président, Michael Flynn, trois semaines seulement après son entrée en fonction. Selon la spécialiste de la gouvernance Kathryn Dunn Tenpas, de la Brookings Institution, plus de 40 % des postes clef de l’équipe de Donald Trump ont été renouvelés en quatorze mois. Une instabilité sans précédent dans l’histoire politique américaine.

Le départ de David Shulkin met l’accent sur un autre travers du cabinet présidentiel : une certaine prodigalité dans l’usage des fonds publics. Tom Price avait été écarté pour avoir recouru trop souvent à des vols privés dans ses déplacements. Un autre secrétaire, celui de l’intérieur, Ryan Zinke, a été également mis en cause pour des faits similaires, tout comme le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.

Une gestion aléatoire des fonds publics

Scott Pruitt, directeur climatosceptique de l’agence de protection de l’environnement, a été épinglé pour sa part pour l’achat systématique de billets d’avion de première classe, contrairement aux pratiques de ses prédécesseurs. Raison avancée ? Le souci d’éviter les critiques des autres passagers que sa politique de dérégulation tous azimuts et son discours niant la gravité du réchauffement climatique susciteraient. Soupçonneux, Scott Pruitt a également fait sécuriser son bureau pour un total de 43 000 dollars. Des dépenses qui tranchent avec les coupes claires réalisées dans le budget d’une agence critiquée depuis longtemps par les élus républicains.

Le secrétaire au logement, l’ancien neurochirurgien vedette Ben Carson, a été pour sa part fragilisé par la révélation d’une facture de 31 000 dollars, annulée par la suite, pour l’achat d’une salle à manger destinée à son ministère. L’ancien candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle a tenté de se défausser dans un premier temps sur son épouse, avant d’être contraint à assumer la responsabilité de la décision.