Cinq mille places d’hébergement d’urgence vont être pérennisées à l’issue de la trêve hivernale, a affirmé, vendredi 30 mars, à l’Agence France-Presse (AFP) le ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard. L’exécutif répond ainsi favorablement à la demande des associations.

Ces places font partie des quelque 13 000 places ouvertes dans le cadre du plan hivernal 2017-2018, qui touche à sa fin le 31 mars. « Au 18 mars, on avait ouvert 149 000 places d’hébergement d’urgence [tous dispositifs de logement confondus], soit 17 000 de plus que l’année dernière », s’est félicité M. Mézard.

« Je ne me suis jamais lancé dans une quelconque polémique sur les chiffres, mais la réalité est là : nous avons fait plus que ce qui n’a jamais été fait. »

Polémique « détestable »

Début février, une querelle de chiffres avait notamment opposé le gouvernement aux associations, après une sortie du secrétaire d’Etat Julien Denormandie. Commentant le rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, ce dernier avait créé la confusion en affirmant que seuls « une cinquantaine d’hommes isolés en Ile-de-France » avaient dormi dans la rue la nuit précédente.

« Cette polémique était détestable. Je ne suis pas entré dedans, mais j’ai dit à plusieurs reprises ce que j’en pensais. Il y a eu une confusion volontaire par des gens qui connaissaient parfaitement le sujet », a fustigé le ministre. « Ce que je peux dire, c’est que nous avons répondu assez largement aux demandes d’hébergement d’urgence, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de gens dans la rue. »

Les associations réclamaient depuis plusieurs semaines la pérennisation d’au moins 5 000 places d’hébergement, soit l’équivalent du nombre de places pérennisées en 2017. Pour M. Mézard, cette décision est surtout une manière de prendre en compte « la réalité » du phénomène des sans-abri. Toutefois, il appelle à « davantage de concertation à l’avenir » entre les services de son ministère et les associations.