Nouvelle journée décisive dans le feuilleton qui oppose les aînés du chanteur, David Hallyday et Laura Smet, à sa veuve Laëtitia Boudou-Hallyday : la justice examine, vendredi 30 mars, la requête des premiers, qui réclament en urgence le gel de son patrimoine et un droit de regard sur son album posthume.

Le 15 mars, le premier round judiciaire très attendu confrontant David Hallyday et Laura Smet à Laetitia Hallyday avait tourné court à Nanterre, les avocats des enfants estimant ne pas avoir eu assez de temps pour prendre connaissance des documents de la partie adverse.

Saisi en référé, le tribunal de grande instance de Nanterre avait renvoyé l’affaire au vendredi 30 mars et intimé à l’avocat de la veuve de Johnny, décédé le 5 décembre à l’âge de 74 ans, de fournir à ses contradicteurs plusieurs pièces complémentaires.

Le gestionnaire du « trust » de Johnny toujours inconnu

Le conseil de Laetitia Hallyday devait notamment produire une copie traduite en français du dernier testament du rockeur et préciser le « périmètre » du trust contenant ses avoirs, ainsi que le nom des gestionnaires de cette entité de droit californien, au cœur de la bataille juridique.

Mis en place en juillet 2014, ce trust était géré par le chanteur jusqu’à sa mort et devait, selon ses dernières volontés, bénéficier à son décès à sa veuve, puis à ses filles Jade et Joy à la disparition de leur mère.

A quelques heures du procès, les avocats des aînés déplorent ne pas avoir obtenu satisfaction sur l’identité du gestionnaire et le bénéficiaire du trust. C’est que, selon les proches de Laëtitia Hallyday, ce dernier n’est « pas encore connu » et qu’il ne s’agit ni de la grand-mère de Laetitia, Elyette, dite « Mamie Rock », ni de son frère Grégory.

Malgré l’absence de réponses, les avocats des deux parties plaideront leur cause, vendredi 30 mars à Nanterre, en l’absence des protagonistes de cette féroce bataille entre les deux clans Hallyday.

Droits bloqués par la Sacem dans l’attente du règlement de la succession

Maître Ardavan Amir-Aslani, conseil de Laetitia Hallyday, estime également que le patrimoine de l’artiste est déjà connu de tous : ses parts de SCI dans la villa de Marnes-la-Coquette, en banlieue parisienne, deux maisons en Californie et une autre à Saint-Barthélemy. Le tout estimé à « 30-35 millions d’euros », selon lui.

Les droits artistiques, « entre 700 000 et 800 000 euros par an », selon Me Amir-Aslani, doivent également être versés dans ce trust mais ces revenus sont, pour l’instant, gelés par la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) dans l’attente du règlement de la succession de l’artiste.

David et Laura Hallyday demandent un droit de regard sur l’album posthume de Johnny

Outre son patrimoine, l’album que « le Taulier » avait presque achevé à sa mort doit être également au cœur des débats à Nanterre.

L’artiste avait travaillé une grande partie de l’année 2017 à ce 51e album studio, qui doit sortir courant 2018. Une dizaine de chansons ont été enregistrées.

« Nous avons des documents très clairs qui démontrent que les dix titres ont été validés par Johnny Hallyday (…) et qu’il acceptait qu’ils soient commercialisés », a assuré, lors de l’audience du 15 mars, Eric Lauvaux, avocat de Warner Music France, la maison de disques du rockeur.

Mais les aînés de l’ex-« Idole des jeunes » en doutent et demandent un droit de regard sur l’album.

Une autre action, sur le fond, a été engagée par David et Laura Smet devant le tribunal de Nanterre, mais elle pourrait prendre des années.

Les deux aînés s’estiment lésés par les dernières volontés de leur père qui, selon eux, les « déshérite », ce qui est interdit en droit français, et demandent « que la succession soit soumise aux règles de dévolution légales » en France.