Le célèbre homme de Cro-Magnon a désormais un visage, marqué par de nombreux nodules bénins, dont un gros sur le front : il souffrait, en effet, d’une maladie génétique, selon une équipe de chercheurs français, menée par le docteur Philippe Charlier. / - / AFP

Le célèbre homme de Cro-Magnon a désormais un visage !

Une équipe de chercheurs français, menée par le docteur Philippe Charlier, a déterminé que sa figure était couverte de nombreux nodules bénins, dont un gros sur le front, dus à une maladie génétique, « une neurofibromatose de type 1 ». Cette maladie génétique occasionne le développement de tumeurs bénignes des nerfs périphériques, à la fois superficielles et profondes (neurofibromes), ainsi que la formation de taches sur la peau.

« Son conduit auditif interne gauche était lui aussi abîmé, vraisemblablement par une tumeur qui a grossi », a confié Philippe Charlier à l’AFP.

Un squelette datant de 28 000 ans, découvert il y a 150 ans

Découvert en 1868 dans la grotte des Eyzies (Dordogne), le squelette de Cro-Magnon 1 est celui d’un individu mâle Homo sapiens, datant de 28 000 ans environ.

A l’occasion des 150 ans de sa découverte, le fossile, dont le crâne est conservé au Musée de l’Homme à Paris, a été réexaminé par le médecin légiste et anthropologue Philippe Charlier et d’autres chercheurs dont le paléoanthropologue Antoine Balzeau. Les travaux de l’équipe ont été publiés, vendredi 30 mars, dans la revue médicale Lancet.

L’équipe dirigée par le Dr Charlier à l’université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) a pratiqué sur l’homme de Cro-Magnon un examen anthropologique et médical direct et réalisé un microscanner au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).

Ils ont ensuite comparé les données avec celles issues de diverses collections anatomiques et pathologiques en France. Ce qui leur a permis de proposer ce diagnostic. Munis de cette proposition de diagnostic, « nous avons ensuite réalisé une reconstitution réaliste de la face de cet homme d’âge moyen, en tenant compte de sa pathologie », poursuit le maître de conférences.

Et son visage est apparu, mangé par les neurofibromes : un gros nodule sur le front, d’autres plus petits sur les arcades sourcilières, d’autres encore près du nez et des lèvres… « Il en avait partout. »

Par « parti pris », les chercheurs ont choisi de présenter cet homme moderne « avec une barbe abondante ».