Pour devenir médecin, dentiste, pharmacien ou sage-femme, il n’y a pas d’autre voie que la faculté de médecine. / Fred Romero - Flickr via Campus

Aller à la fac ou dans une école, trouver une voie alternative… Il n’est pas facile de savoir quelle est la formation la plus appropriée pour se former au métier que l’on veut exercer. Mais dans certains domaines, la question ne se pose pas. Lorsque l’université ou, a contrario, des écoles ont un quasi-monopole dans leur secteur.

  • Les formations médicales

Héritage du Moyen Age, l’université détient l’exclusivité des études de santé. Pour apprendre les métiers de médecin, de dentiste, de pharmacien ou de sage-femme, on n’a pas d’autre choix que de s’inscrire en faculté de médecine. La Paces (première année commune aux études de santé) est la voie d’accès par excellence. L’université permet aussi d’intégrer un institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK), après avoir validé une année de Paces ou de Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives).

  • Le secteur paramédical

Dans ce domaine, en revanche, le « monopole » est détenu par des écoles. Pour devenir infirmière, il faut intégrer, après un concours qui se passe directement après le bac, un institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Il en va de même pour les métiers d’orthophoniste, d’orthoptiste et de psychomotricien, qui se préparent dans des instituts rattachés à des universités et accessibles sur concours.

  • Les études de droit

Les carrières juridiques se préparent en premier lieu à l’université. Ensuite, si l’on souhaite se spécialiser, le passage par une école est obligatoire. Celle du barreau à Paris, pour devenir avocat, et celle de la magistrature à Bordeaux, pour devenir juge, recrutent au niveau master 1. Certaines grandes universités ont même créé des ­ « collèges de droit ». ­Depuis celui de l’université Panthéon-Assas, né en 2007, on en compte aujourd’hui une dizaine. Les élèves sélectionnés sur dossier bénéficient d’une formation complémentaire pour un coût variable d’une université à l’autre.

Néanmoins, certaines institutions se placent en concurrentes de l’université pour former aux concours d’entrée de ces écoles. Sciences Po a ainsi créé son Ecole de droit, accessible en master ou en doctorat. L’institution parisienne propose entre autres des classes préparatoires aux concours juridiques, comme celle pour intégrer l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) ouverte en 2012. Sciences Po revendiquait 60 % d’admis à ce concours en 2015.

  • Les métiers artistiques

Dans le domaine de l’art, au contraire, le cursus universitaire, souvent plus théorique, tient une place minoritaire. Ce sont plutôt les diverses écoles qui détiennent le monopole, avec des options multiples. D’abord les écoles supérieures d’arts appliqués (ESAA), au nombre de sept en France. Sous la tutelle du ministère de la culture, elles sont publiques et donc très convoitées. Elles proposent des formations allant jusqu’au master, après sélection sur dossier.

Il existe par ailleurs les « écoles des beaux-arts ». On en compte une quarantaine en France, publiques également. Elles recrutent par un concours qui leur est propre et souvent exigeant. Il est donc préférable de débuter un cursus en art après le baccalauréat ou de faire une année de préparation en Manaa (mise à niveau en arts appliqués) ou dans une autre prépa. Certaines de ces écoles proposent des cursus de spécialité, comme celle d’Angoulême, avec un master bande dessinée.

A noter qu’à la rentrée prochaine, le premier cycle des métiers d’art sera réformé avec la mise en place du diplôme national des métiers d’art et du design (DN MADE), qui naît de la fusion entre la Manaa, le BTS en arts appliqués et le diplôme des métiers d’art (DMA). Et ce, afin de permettre de faire valoir ces années de formation en crédit ECTS (European Credits Transfer System) et de valider ainsi un niveau de licence.

  • Le journalisme

Là aussi, ce sont les écoles qui priment, malgré l’existence de cursus universitaires qui vont jusqu’au master. C’est le cas à Lyon, avec le diplôme de « Nouvelles pratiques journalistiques », ou celui délivré par l’université de Lorraine en « Journalisme et médias numériques ». Néanmoins, alors que les prétendants à ce métier sont de plus en plus nombreux, les places se raréfient. Il est donc préférable de passer par l’une des 14 écoles françaises reconnues par la profession.

Là encore donc, le monopole revient plutôt aux écoles, même si leurs statuts diffèrent et peuvent parfois les rapprocher des universités, comme à Strasbourg, où le Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) est rattaché à l’université et les frais de scolarité les mêmes que pour un master lambda.

Découvrez notre dossier spécial sur le « match » entre universités et grandes écoles

Le Monde publie, dans son édition datée du jeudi 29 mars, un supplément dédié à la rivalité entre universités et grandes écoles. Historiquement concurrents, les deux types d’établissements d’enseignement supérieur tendent à se rapprocher pour exister à l’international. Du duel au mariage de raison...

Les différents articles du supplément seront progressivement mis en ligne sur Le Monde.fr Campus, dans les rubriques Grandes écoles, Etudes sup, Universités, Ecoles d’ingénieurs