Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, lors d’une session de questions à l’Assemblée nationale, mercredi 28 mars. / BERTRAND GUAY / AFP

Vingt étrangers radicalisés en situation régulière ont été expulsés du territoire français en 2017, a affirmé Gérard Collomb à Ouest-France dans un entretien paru samedi 31 mars, un chiffre « jamais atteint auparavant », selon le ministre de l’intérieur. M. Collomb était interrogé sur les expulsions d’étrangers radicalisés, à nouveau réclamées par la droite et par l’extrême droite après les attentats djihadistes qui ont fait quatre morts dans l’Aude, le 23 mars.

« Déjà le cas ! », a-t-il aussi répondu sur Twitter samedi, qualifiant le chiffre de vingt expulsions de « record », sans donner plus de détails notamment sur la nationalité des expulsés.

Dans son entretien à Ouest-France, le ministre de l’intérieur a aussi dit que les attaques à Trèbes et à Carcassonne étaient « difficilement prévisibles ».

Leur auteur, Radouane Lakdim, était inscrit au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste) depuis novembre 2015, mais les investigations n’avaient montré « aucun signe laissant présager un passage à l’acte ».

La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lui avait envoyé en mars une lettre de convocation pour un entretien d’évaluation :

« Elle souhaitait s’assurer qu’il ne présentait plus de signe de radicalisation avant que son dossier ne soit éventuellement mis en veille. »

Aux demandes de l’opposition de mesures plus sévères à l’encontre des individus fichés, M. Collomb a par ailleurs répondu que « mettre en prison les 26 000 fichés S, ou ceux qu’on jugerait dangereux » était « impossible ».