Carlos Alvarado a été interrogé par les journalistes dimanche à San Jose, au Costa Rica. / AP

Le candidat de centre gauche et ancien ministre Carlos Alvarado a remporté le second tour de la présidentielle au Costa Rica, avec 60,66 % des voix, selon des résultats portant sur plus de 90 % des voix annoncés officiellement dimanche 1er avril soir. Cet ex-ministre de 38 ans, candidat du Parti d’action citoyenne (PAC, centre gauche, au pouvoir), devance largement son adversaire, le pasteur évangéliste Fabricio Alvarado (sans lien de parenté), qui a obtenu 39,33 %, selon le Tribunal suprême électoral.

Le candidat du parti Restauration nationale (RN, chrétien-conservateur) a reconnu sa défaite lors d’un discours devant ses supporters et appelé son adversaire pour le féliciter. « Nous n’avons pas gagné les élections, mais nous pouvons accepter ce résultat la tête haute », a-t-il déclaré, avant de « remercier Dieu en premier ».

Les deux candidats ont voté à la mi-journée au milieu de leurs partisans. « Nous avons des rapports faisant état d’une importante participation, nous attendons un résultat fort », a espéré Fabricio Alvarado, interrompu par une militante qui s’est écriée « Gloire à Dieu, Fabricio mon président ».

Tandis que le candidat de droite votait, un groupe de femme manifestait dans la rue contre son conservatisme religieux. Les protestataires étaient vêtues de rouge et blanc, comme dans la série télévisée La servante écarlate. Cette œuvre, adaptée du roman éponyme de Margaret Atwood, décrit le futur apocalyptique d’une société dominée par une secte, où les femmes fertiles sont transformées en esclaves sexuelles.

« Nous protestons contre le fondamentalisme », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Gabriela Clark, militante du mouvement « Nous nous appartenons ».

Deux visions sociétales s’opposaient

Au premier tour, le 4 février, le prédicateur évangélique a obtenu 25 % des voix contre 22 % pour son adversaire. Un récent sondage de l’université du Costa Rica leur attribuait respectivement 43 % et 42 % des intentions de vote.

Les deux candidats, sans lien de parenté mais tous deux d’anciens journalistes aimant pousser la chansonnette, sont divisés sur la question du mariage pour tous. Fabricio Alvarado, le pasteur évangélique de 43 ans, s’est fermement prononcé contre alors que son adversaire propose au contraire plus d’intervention de l’Etat dans l’économie et est favorable aux unions entre personnes du même sexe. - Polarisation -

« C’est la première fois qu’une élection au Costa Rica se polarise sur des sujets religieux et de droits de l’Homme », souligne l’analyste Gustavo Araya, de la Faculté latino américaine de sciences sociales (Flacso).