Un barrage routier près de Koungou, le 9 mars 2018. / ORNELLA LAMBERTI / AFP

Des syndicats et le collectif de citoyens à l’initiative du mouvement de contestation à Mayotte ont appelé, lundi 2 avril, à la levée immédiate des barrages, dans un communiqué. Le texte ne détaille toutefois pas quels syndicats parmi les neuf impliqués ont effectivement accepté la fin des barrages.

« Néanmoins en l’absence d’un signal fort adressé à la population sur la lutte contre l’immigration clandestine à ce jour, la grève reste maintenue ; toutefois, elle pourra se manifester sous d’autres formes », précisent les auteurs du communiqué, plus de six semaines après le début du mouvement. Cette demande vise à « permettre la mise en œuvre des mesures d’urgence et favoriser un travail serein sur nos revendications avec la délégation interministérielle », est-il encore écrit.

Les cosignataires de l’appel ont motivé leur décision par la satisfaction d’un certain nombre de leurs revendications, à commencer par la « venue d’un délégué pour ouvrir les négociations ». Dominique Sorain, qui a également été nommé nouveau préfet de l’archipel, est effectivement arrivé, vendredi 30 mars, dans la matinée.

« Les entraves à la circulation, la mise en danger d’autrui, les opérations de justice communautaire et le racket organisé sur certains barrages sont des faits graves, passibles de poursuites », avait rappelé, mercredi 28 mars, la ministre Annick Girardin, soulignant la fermeté du gouvernement vis-à-vis des barrages routiers qui paralysent l’île.

Mayotte, où la situation sanitaire s’aggrave, est agitée depuis la fin de février par un mouvement social qui dénonce l’insécurité et l’immigration clandestine venue des Comores, où le revenu moyen par habitant est treize fois inférieur à celui du département français.

Mayotte : les chiffres qui fâchent
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