Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, lors d’une visite au siège de l’ONU à New York, le 27 mars. / Amir Levy / REUTERS

Nouveau signe de rapprochement avec l’Etat hébreu pour le prince héritier saoudien. Dans un entretien publié lundi 2 avril par la revue The Atlantic, Mohammed Ben Salmane estime que les Israéliens ont le « droit » d’avoir leur propre Etat-nation, au moins en partie sur les terres sur lesquelles ils revendiquent une présence historique, tout comme les Palestiniens.

« Je crois que chaque peuple, où que ce soit, a le droit de vivre dans sa nation pacifique. Je crois que les Palestiniens et les Israéliens ont le droit d’avoir leur propre terre. »

« Mais nous devons avoir un accord de paix pour assurer la stabilité de chacun et avoir des relations normales », insiste le nouvel homme fort de Riyad, dans cette interview réalisée avant les dernières tensions dans la bande de Gaza.

Le prince de 32 ans explique en outre que les seules « inquiétudes religieuses » des Saoudiens concernent le sort de l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est annexée par Israël, qui est le troisième lieu saint de l’islam, et « les droits des Palestiniens ».

« Notre pays n’a pas de problèmes avec les Juifs. »

L’Arabie saoudite, qui abrite plusieurs lieux saints de l’islam, ne reconnaît pas Israël. Sa ligne diplomatique est depuis de nombreuses années de demander le retrait de l’Etat hébreu des territoires occupés depuis la Guerre des six-jours en 1967 que les Palestiniens revendiquent pour leur Etat.

L’Iran, ennemi commun

Le royaume sunnite semble se rapprocher de plus en plus de l’Etat hébreu, notamment face à l’ennemi commun au Proche-Orient, l’Iran chiite. De son côté, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a présenté récemment son pays comme l’« indispensable allié » des Etats arabes opposés à Téhéran.

La Maison Blanche compte notamment sur un rapprochement entre Israéliens et Saoudiens pour redessiner les équilibres régionaux, au moment où les dirigeants palestiniens ne veulent plus des Américains comme médiateurs de paix après la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.

« Israël est une grande économie » en « pleine croissance », « et bien sûr il y a beaucoup d’intérêts que nous partageons », fait valoir Mohammed Ben Salmane tout en réitérant ses attaques contre le numéro un iranien, le guide suprême Ali Khamenei, dont il compare les ambitions territoriales à celles d’Adolf Hitler au temps du nazisme.

« A côté du guide suprême iranien, Hitler semble gentil. Hitler a tenté de conquérir l’Europe, le guide suprême tente de conquérir le monde. »