L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Cinquième long-métrage de la réalisatrice autrichienne Barbara Albert, Mademoiselle Paradis s’inspire de l’histoire vraie de Maria Theresia Paradis, jeune pianiste prodige, aveugle depuis sa petite enfance, que ses parents, des aristocrates rigides et peu aimants, produisaient à la fin du XVIIIe siècle dans les salons de la haute société viennoise. Dans l’espoir de lui voir recouvrer la vue, ceux-ci la conduisent, alors qu’elle a 18 ans, chez le docteur Franz Anton Mesmer, médecin controversé versé dans des pratiques peu orthodoxes qui l’accueille comme pensionnaire dans son grand établissement rococo. À son contact, la jeune fille retrouve l’usage de ses yeux et, de là, une autonomie de mouvement et de pensée nouvelle, et un pouvoir de séduction dont elle était jusqu’alors totalement dépourvue.

Dilemme intime

Dans le même temps, à son grand désarroi, sa sensibilité musicale se dégrade. Ce dilemme intime s’inscrit dans un conflit plus vaste entre l’affirmation nouvelle de ses désirs et de sa personnalité et un ordre social, incarné au premier chef par ses affreux parents, qui n’aspire qu’à la soumettre à ses diktats. On est vite mis à distance par le traitement caricatural des personnages – plus bêtes et sadiques les uns que les autres à l’exception du médecin et de sa patiente –, symptôme d’une mise en scène globalement phagocytée par le travail de reconstitution historique. L’interprétation à fleur de peau que livre la jeune Maria-Victoria Dragus produit toutefois une forme d’émoi, qui persiste tout au long du film.

Mademoiselle Paradis - Trailer - English Subtitles
Durée : 00:43

Film allemand et autrichien de Barbara Albert. Avec Maria-Victoria Dragus, Devid Striesow (1 h 37). Sur le Web : mademoiselle-paradis.com et ascdistribution.com