Jacques Cassandri, 74 ans, qui s’était autoproclamé « cerveau » du casse de Nice, le 18 juillet 1976, a été condamné, mercredi 4 avril, à trente mois de prison et 200 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Marseille pour diverses infractions, et notamment abus de biens sociaux, travail dissimulé et trafic d’influence actif dans le cadre d’un programme immobilier en Corse.

En revanche, il a été relaxé du délit de blanchiment en bande organisée du butin de ce casse, lors duquel 46 millions de francs (l’équivalent de 27 millions d’euros) s’étaient volatilisés des coffres de la Société générale de Nice.

Sous le nom de plume de D’Amigo, en 2010, Jacques Cassandri avait revendiqué le rôle de « cerveau » du casse de Nice, en général attribué à Albert Spaggiari, mort lors de sa cavale, après son évasion du bureau du juge d’instruction. Ces confessions ont été utilisées par la justice pour le poursuivre pour blanchiment du butin, le casse étant lui-même prescrit.

A l’audience, le 14 février, devant le tribunal correctionnel de Marseille, Jacques Cassandri, vétéran du milieu marseillais, déjà condamné pour extorsion de fonds, proxénétisme ou trafic de drogue, après le démantèlement de la French Connection, avait plaidé la « fanfaronnerie mal placée » : « Je sais que je vais passer pour un comique, […] mais c’est uniquement un roman. Je n’ai pas du tout participé » au casse de la Société générale de Nice, avait-il martelé.

Le procureur avait écarté cette soudaine pudeur, estimant les « éléments concordants pour établir sa participation » au gang des égoutiers, qui avait fracturé les coffres niçois de la Société générale, « sans coup de feu, ni violence, ni haine », mais il n’avait pas retenu le délit de blanchiment du butin.

« Il m’est impossible de relier les sommes de ce vol aggravé aux sommes retrouvées » et réinvesties dans le petit empire de la famille Cassandri, notamment dans Le Son des guitares, célèbre discothèque marseillaise, avait reconnu le représentant du parquet, Etienne Perrin.

Sur la base des multiples infractions constatées, le procureur avait requis cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende contre celui qui se présente aujourd’hui comme un simple « retraité ».

M. Cassandri a estimé ce jugement « mitigé », après le délibéré. Il ne devrait pas retourner en prison. Ayant déjà fait six mois de détention préventive, sa peine devrait être aménagée.