Au deuxième jour de la grève en pointillé des cheminots, qui pourrait durer jusqu’à la fin juin, le taux de gréviste est en net recul. Mercredi 4 avril à la mi-journée, le taux de participation calculé par la direction était de 29,7 %, soit quatre points de moins que celui affiché pour la journée de mardi (33,9 %) et en plus forte baisse encore par rapport au jeudi 22 mars où 35,4 % des salariés SNCF avaient cessé le travail.

Ce chiffre est toutefois contesté par bon nombre d’observateurs, dont la plupart des syndicalistes, car il ne prend pas en compte les taux de grévistes parmi les équipes qui prennent leur service après-midi.

« Même si elle n’est pas exacte à deux chiffres après la virgule, notre estimation donne une très bonne photographie du taux de grévistes, répond Benjamin Raigneau, le DRH du groupe public ferroviaire SNCF, contacté par Le Monde. Comme dans beaucoup d’entreprises, à la SNCF, une grande majorité de salariés commencent à travailler le matin. »

Forte baisse de la mobilisation dans les équipes encadrantes

Au-delà des querelles de calcul, le recul paraît sensible. « Plus de deux salariés sur trois sont venus travailler aujourd’hui, souligne, non sans quelque satisfaction, M. Raigneau. On peut le voir en gare avec la grande quantité de gilets rouges qui aident les clients. »

Pour autant, les perturbations du trafic sont restées sensiblement les mêmes que la veille. Comment, avec une telle baisse de grévistes, le désordre ferroviaire ne diminue-t-il pas ? Ou pas dans les mêmes proportions ?

« Il y a de très fortes disparités au sein des personnels de la SNCF, explique M. Raigneau. Le taux de grévistes chez les agents indispensables à la circulation des trains reste très élevé. »

C’est le cas chez les conducteurs (74 % mercredi 4 avril, contre 77 % mardi) et ces niveaux sont même en hausse pour les contrôleurs (77 % contre 69 %) et les aiguilleurs (46 % contre 39 %).

En revanche, la baisse de la mobilisation est forte dans les équipes encadrantes au sens large. Les agents de maîtrise passent de 40 % à 30 % de grévistes dans leurs rangs. Quant aux cadres, ils n’étaient plus que 11 % à faire grève aujourd’hui contre 17 % la veille.

« Nous avions hier, mais aussi le 22 mars, un niveau significatif chez les cadres, analyse Benjamin Raigneau. Aujourd’hui neuf cadres sur dix sont au travail. Il me semble qu’après avoir exprimé fortement leur ras-le-bol vis-à-vis de la manière dont la réforme a été présentée, les cadres reviennent à leur préoccupation de tous les jours : le service des clients. »

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