« Sous un ciel nouveau ». / Cocoro Hirai / 2018 Fujiigumi

C’est l’histoire d’un vieux couple de provinciaux qui viennent enterrer leur enfant mort dans un accident de voiture. Par hasard, ils commencent à s’occuper d’un café hérité du disparu, dans un Tokyo jeune et exubérant. Cela aurait pu être le motif du conflit des générations ou du paradigme de la ville contre les champs… Mais il s’agit du Japon, capable de mixer intelligemment l’ancien et le moderne, et dont la philosophie souterraine, le confucianisme, incite au respect des aînés. C’est une histoire de transmission inversée, où les parents apprennent des enfants, et où les petits-enfants apprennent des grands-parents. On est très loin de Battle Royale, où tout simplement de nos sociétés occidentales.

« Sous un ciel nouveau ». / Cocoro Hirai / 2018 Fujiigumi

En quatre petites saynètes nostalgiques, c’est une coupe à vif dans les aléas de la vie et les vicissitudes familiales japonaises que nous offre Ki-oon avec son recueil de nouvelles Sous un ciel nouveau. Au centre de chaque histoire, l’absence de l’être cher laisse sa trace, parent, ou enfant manquant qui fait de chaque personnage un convalescent en quête d’équilibre. Parents, professeurs et enfants sont comme trois races différentes, souvent cruelles les unes avec les autres mais liées dans un rapport en fait très empathique qui délivre une leçon de vie à qui veut l’entendre.

Les auteurs, Kei Fuji et Cocoro Hirai, ne viennent pas spécifiquement de l’univers du manga et c’est sans doute ce qui donne à ce « one shot » un ton particulier et très sensible. Déniché dans les sélections du Japan Media Arts de 2017, ce manga est une production Ki-oon, qui vient enrichir son catalogue Latitudes.

« Sous un ciel nouveau ». / Cocoro Hirai / 2018 Fujiigumi

Sous un ciel nouveau, de Kei Fujii et Cocoro Hirai, aux éditions Ki-oon. Tome unique de 240 p., 15 euros.