Des passants avaient découvert Sergueï et Youlia Skripal inconscients le 4 mars, sur un banc à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre. / PETER NICHOLLS / REUTERS

L’état de santé de Sergueï Skripal « s’améliore rapidement ». C’est ce qu’a annoncé, vendredi 6 avril, l’hôpital où est soigné cet ancien agent double russe, dont l’empoisonnement le 4 mars en Angleterre a déclenché l’une des plus graves crises diplomatiques entre Moscou et les Occidentaux depuis la guerre froide.

Sergueï Skripal « répond bien au traitement, son état de santé s’améliore rapidement, il n’est plus dans un état critique », ont déclaré les médecins de l’hôpital de Salisbury.

L’état de santé de sa fille de 33 ans, Youlia Skripal, elle aussi hospitalisée, s’améliore « quotidiennement », a précisé une médecin, Christine Blanshard. « Elle attend avec impatience le jour où elle pourra sortir de l’hôpital. » La veille, Youlia Skripal s’était exprimée pour la première fois depuis son empoisonnement :

« Je me suis réveillée il y a maintenant plus d’une semaine et je suis heureuse de dire que je me sens de mieux en mieux chaque jour. »

Confrontation

La Grande-Bretagne accuse la Russie de l’empoisonnement sur le sol anglais de l’ex-agent double russe et de sa fille. Sergueï Skripal avait donné les noms de plusieurs dizaines d’agents russes aux services de renseignement britanniques avant d’être arrêté à Moscou en 2004. Condamné par la justice russe à treize ans de prison en 2006, il avait finalement pu gagner la Grande-Bretagne en 2010, après avoir été échangé contre des espions russes.

Moscou dément fermement ces accusations, qui ont provoqué une grave crise diplomatique et une vague historique d’expulsions croisées de diplomates russes et occidentaux.

La confrontation entre Moscou et les Occidentaux a continué, jeudi, à l’Organisation des Nations unies (ONU), où la Russie a accusé Londres de mener une campagne pour « discréditer » Moscou et « d’accuser sans preuve ». Vendredi, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a encore accusé Londres de « chercher fébrilement et frénétiquement chaque jour une quelconque confirmation de leur position indéfendable ».