La police dans la rue où une camionnette-bélier a foncé sur la foule, le 7 avril à Münster, en Allemagne. / FRISO GENTSCH / AFP

Les autorités écartent pour le moment la piste d’un attentat islamiste après qu’une camionnette-bélier a foncé samedi 7 avril sur des clients d’une terrasse de café-restaurant en Allemagne, tuant deux personnes, mais de nombreuses zones d’ombre demeurent.

Le point sur ce que l’on sait :

  • Que s’est-il passé ?

A 15 h 27, une camionnette a foncé sur les clients assis en terrasse et le personnel d’un café-restaurant dans un quartier touristique de la ville de Münster, dans le nord-ouest de l’Allemagne. Deux personnes ont été tuées. Il s’agit des serveurs de l’établissement, le « Grosser Kiepenkerl », selon les médias allemands. Vingt personnes ont été blessées, dont « une dizaine grièvement », selon le ministre régional de l’Intérieur Herbert Reul. Le conducteur a stoppé son véhicule juste après avoir renversé les clients et s’est donné la mort à l’intérieur avec une arme à feu, selon la police.

  • Qui était le conducteur ?

Il s’agit d’« un Allemand et non d’un réfugié comme on le colporte partout », a souligné le ministre de l’Intérieur. Selon plusieurs médias allemands, l’homme d’environ 48 ans souffrait de troubles psychologiques. Il avait déjà commis une tentative de suicide et avait clamé récemment son intention de recommencer en le faisant de manière spectaculaire, selon des chaînes de télévision. Selon divers médias, l’homme avait eu un passé de petit délinquant et de trafiquant de drogue. Il était aujourd’hui designer en produits industriels et connaissait des difficultés professionnelles. La chaîne ZDF affirme aussi qu’il avait des liens avec les milieux d’extrême droite et le Spiegel qu’un fusil d’assaut a été découvert dans son appartement de Münster, non loin du lieu du drame. Les enquêteurs ont aussi trouvé un « objet suspect » dans sa camionnette. Selon le quotidien Die Welt, il s’agit d’un pistolet relié à un fil conduisant sous le tapis de sol. La police redoute un piège à l’explosif et a dépêché des experts en déminage sur place.

  • Quelles motivations pour cet acte ?

Elles restent incertaines. Mais les autorités ont écarté la piste d’un attentat islamiste, comme celui qui avait ensanglanté Berlin en décembre 2016 lorsqu’un demandeur d’asile tunisien avait foncé sur la foule d’un marché de Noël avec un camion. « Rien n’indique pour le moment qu’on ait affaire à des motivations islamistes », a déclaré Herbert Reul. L’enquête va notamment tenter de déterminer si le conducteur a voulu ou non commettre un « meurtre-suicide », autrement dit emporter d’autres personnes avec lui en se donnant la mort.

  • L’auteur a-t-il agi seul ?

La police a dans un premier temps fait état de témoins ayant aperçu des complices possibles sortir de la camionnette après le drame. Mais rien n’est venu jusqu’ici étayer cette hypothèse. La police a bouclé de nombreuses rues après les faits mais les a rouvertes peu à peu à la circulation en soirée.