Un TGV sur cinq devrait circuler lundi 9 avril. / JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

Le bras de fer se poursuit entre cheminots et gouvernement, et promet même de s’intensifier. Après une petite baisse de la mobilisation, dimanche 8 avril, avec 35 % des personnels en grève – contre 48 % les deux journées précédentes –, le trafic devrait être davantage perturbé lundi 9 avril. Au quatrième jour de grève contre la réforme ferroviaire, la SNCF prévoit en effet un taux de grévistes de l’ordre de 43 % parmi les agents indispensables à la conduite des trains.

Selon le communiqué diffusé dimanche après-midi par la SNCF, les répercussions à attendre sur les transports ferroviaires sont les suivantes :

  • Transilien : un train sur trois.
  • TER : un train sur trois.
  • TGV : un train sur cinq.
  • Intercités : un train sur six.
  • Eurostar : trois trains sur quatre.
  • Thalys : trois trains sur quatre.

Au cœur du conflit, la réforme de la SNCF portée par le gouvernement prévoit la fin du recrutement au statut de cheminot, la transformation de l’entreprise publique en société anonyme à capitaux publics et l’ouverture du ferroviaire à la concurrence. Trois évolutions qui préfigurent une privatisation, craignent les grévistes, ce que dément le gouvernement.

« Jusqu’au bout »

Si les grandes lignes de la réforme ne sont « pas négociables », Edouard Philippe est « ouvert aux discussions pour parler des modalités », a-t-il redit dans un entretien au Parisien, dimanche. Le premier ministre, qui promet d’aller « jusqu’au bout » de sa réforme, a « bon espoir qu’à la fin, on s’entende ».

Pourtant, la concertation avec les syndicats – une « mascarade », estiment-ils – est au point mort. La dernière séance, vendredi, a exacerbé les tensions, les syndicats appelant à la sortie à amplifier le mouvement de grève. « Il n’y a pas eu de négociation » véritable sur le projet du gouvernement, a déploré Laurent Brun (CGT Cheminots) après la rencontre. Florent Monteilhet (UNSA) en est sorti « très inquiet et agacé », tandis qu’Erik Meyer (SUD Rail) a jugé « inacceptable » la tournure de la réunion. Didier Aubert (CFDT) a estimé que le gouvernement avait « besoin d’une nouvelle démonstration » de force.

La CGT n’exclut pas de prolonger le mouvement « au-delà du mois de juin ». SUD Rail est partisan d’une grève reconductible chaque jour au lieu de la grève deux jours sur cinq décidée par l’intersyndicale.

Face à une situation qui s’enlise, Emmanuel Macron sortira de son silence jeudi, lors d’un entretien d’une heure au journal de 13 h de TF1. Il s’exprimera notamment sur les nombreux conflits sociaux qui agitent le pays, à commencer par celui des cheminots. L’examen du projet de loi sur le pacte ferroviaire débute lundi en première lecture à l’Assemblée.