Si les acquisitions de nouveaux véhicules par les entreprises n’ont pas progressé en 2017, elles sont restées à un niveau élevé, puisque 467 132 immatriculations de voitures particulières ont été réalisées par les flottes. Un niveau plutôt stable (–0,03 %). Les doutes concernant le choix des urnes et celui de la politique fiscale à venir ont sans doute engendré une certaine frilosité en début d’année 2017 dans les commandes de nouveaux modèles, avant que la marche en avant ne reprenne son cours au second semestre, face à l’assurance de pouvoir investir à nouveau dans le renouvellement des parcs automobiles. L’incertitude sur l’avenir du ­diesel a dû jouer lui aussi, les entreprises ayant vraisemblablement hésité longuement quant au choix du type de motorisation à privilégier dans leurs flottes.

« Nous ne sommes plus très loin du point de bascule et, en 2018, la demande de modèles essence devrait véritablement décoller. » Olivier Monot, PDG d’Alphabet France

Une hésitation qui s’est traduite l’année dernière par une baisse de 2,6 % des immatriculations de voitures diesel et une hausse de 5,3 % des modèles essence, qui représentent désormais 18 % du parc des entreprises. Comme l’explique Ferréol Mayoly, directeur général France du loueur Arval, « il y aura un avant et un après 2017, car l’an passé, si les ­modèles diesel sont restés majoritaires, la courbe de la demande de ces modèles s’est infléchie. Surtout, nous avons enregistré une explosion de la demande de conseils et d’informations chez nos clients autour de l’introduction de modèles essence dans leur parc ».

De même, Olivier Monot, PDG d’Alphabet France, estime qu’en 2018 les modèles essence vont véritablement percer dans les flottes d’entreprise. « Nous ne sommes plus très loin du point de bascule et, en 2018, la demande de modèles essence devrait véritablement décoller. »

Déclin programmé du diesel

Il est vrai que l’an passé, la plupart des loueurs se sont résolus à rééquilibrer les ­niveaux de valeurs des modèles essence et ­diesel pour leur revente en fin de contrat de ­location. Une opération délicate puisqu’elle ­influe directement sur le montant des loyers de location proposés à leurs clients et qu’elle ­signifiait une dégradation des valeurs résiduelles des modèles diesel.

En attendant le déclin programmé du diesel dans les flottes, c’est en direction des modèles hybrides que de nombreuses entreprises se sont tournées l’an passé. Ainsi, Toyota a enregistré un bond de + 34 % de ses ventes auprès des sociétés. Comme l’explique Arnaud Martinet, au département Toyota Entreprises, « nos ventes de voitures hybrides aux entreprises ont augmenté de 40 % grâce à la fiscalité avantageuse dont bénéficient ces modèles. Aujourd’hui, nos ventes de voitures sont réalisées à 75 % en hybrides, contre 15 % en diesel ».

L’offre électrique se multiplie

Mais en 2018, la surprise à attendre dans les entreprises viendra peut-être de l’essor des véhicules électriques. Une offre de modèles plus large, des autonomies plus amples et des solutions de passage à l’énergie électrique ­généralisées pourraient insuffler un nouvel élan à l’usage de véhicules électriques. Malgré une progression de + 44 % l’année dernière, ils n’ont représenté qu’un volume de 6 556 immatriculations dans les flottes.

« Notre objectif est de lever les freins ­existants à l’utilisation de voitures électriques dans les entreprises. » Ferréol Mayoly, directeur général d’Arval France

Dans la foulée du loueur Alphabet, qui propose depuis cinq ans une solution globale d’introduction de véhicules électriques dans les flottes, ALD Automotive, qui gère un parc de 500 000 véhicules en France, commercialise une nouvelle offre ­baptisée « Switch » permettant de proposer aux collaborateurs une voiture électrique de fonction associée à un véhicule thermique 60 jours par an afin de réaliser de plus longs trajets les week-ends et durant les vacances.

De son côté, Arval propose également une nouvelle offre de location de voitures électriques. « Notre objectif est de lever les freins ­existants à l’utilisation de voitures électriques dans les entreprises, explique Ferréol Mayoly. Arval laissera une période de trois à six mois aux utilisateurs pour les tester. De plus, nous avons noué un partenariat avec le spécialiste New Motion pour l’accès des véhicules de nos clients à son réseau de station de recharge et l’installation de bornes de recharge sur site. » Autant d’initiatives qui devraient sans doute enclencher un déclin des voitures diesel dans les flottes d’entreprise.