François Hollande en mai 2017. / JULIEN DE ROSA / AFP

« Mes gouvernements réduisaient les inégalités, celui-là les creuse », écrit François Hollande dans un livre sur son quinquennat (2012-2017) qui constitue une charge contre la politique d’Emmanuel Macron et qui paraîtra demain : Les Leçons du pouvoir (Stock). Le Figaro en a publié mardi 10 avril des extraits. Durant plus de 400 pages, l’ancien chef de l’Etat revient sur son bilan, lance nombre de piques à Emmanuel Macron et prend position sur plusieurs sujets d’actualité. Voici ce qu’il faut en retenir :

  • Critique de la vision « monarchique » d’Emmanuel Macron
« A l’été 2015, le jeune ministre a pris de l’assurance et s’aventure sur un terrain plus politique. Dans un hebdomadaire, il affirme que la France vit dans une nostalgie implicite de la monarchie, que la disparition du roi a laissé une place vide au sommet de l’État (…) Rétrospectivement, cette dissertation éclaire bien la pratique du pouvoir qu’il met en avant depuis son élection. »
  • Son regard sur l’élection présidentielle
« J’ai regardé la campagne présidentielle avec un mélange de consternation et de vigilance. (…) Au fond de moi, je fulminais. Les Français méritaient mieux que cette succession d’affaires judiciaires, ces rebondissements jusque-là réservés aux séries télévisées, de meetings en hologrammes et en débats pléthoriques, indignes de l’enjeu. »
  • Son avenir politique
« J’entends toujours faire de la politique. Je n’ai d’ailleurs jamais déclaré que j’y renonçais. Mais faire de la politique n’est pas forcément solliciter les suffrages, diriger un parti, ou préparer des échéances. (…) Ma vie nouvelle me laisse libre de défendre, au plus profond de moi-même, ce que je crois. »

La sortie du livre s’accompagne d’un plan média bien chargé : 20-heures de France 2, matinale de France Inter, C à vous (France 5)… L’ancien chef de l’Etat a également commenté la sortie de son ouvrage dans un entretien à L’Obs publié mardi :

  • La question des inégalités
« Aujourd’hui, ce sont les très riches qui bénéficient de la croissance et des faveurs fiscales. La question des inégalités va devenir criante, ici comme partout dans le monde »
  • L’élection de Macron, « un jeu du destin »
« Son élection doit beaucoup à un jeu du destin et à l’état des autres forces politiques. Il a dit lui-même qu’il avait été élu “par effraction”. C’est vrai. (…) Si la majorité de gauche avait été unie, et que l’opposition de droite n’avait pas été représentée par un candidat discrédité, il n’y aurait pas eu de place pour l’aventure féerique d’Emmanuel Macron. »
  • Macron et la social-démocratie
« Je le dis sans acrimonie : il ne s’est jamais inscrit dans l’histoire ni dans la culture de la social-démocratie. Il ne mène donc pas une politique qui s’en inspire. »
  • Les réformes et la négociation
« Mon expérience m’a prouvé que chaque fois que j’ai pu engager une concertation et négocier, j’ai réussi à réformer. Chaque fois que j’ai voulu aller trop vite ou trop brutalement, je n’ai pas été compris. La négociation prend plus de temps, mais elle produit des résultats plus solides. »