L’avis du « Monde » – on peut éviter

S’il y a bien une chose qui s’exprime dans ce premier long-métrage de l’acteur Nicolas Giraud, c’est la fascination que lui inspire Clara Ponsot, jeune actrice qu’il scrute sous toutes les coutures pendant une heure et demie, magnifiant dans chaque plan son corps sensuel, son visage pulpeux, ses grands yeux de chat…

Pour cette raison même, on peine à croire au personnage qu’elle incarne : une jeune veuve traumatisée, fraîchement sortie d’un long séjour en hôpital psychiatrique, qui vient récupérer, après une longue période de séparation, son fils chez sa belle-mère (Hélène Vincent), et fait la connaissance d’un marin de passage (interprété par Nicolas Giraud lui-même, qui est à l’origine acteur).

Drame psychologique naturaliste

Quand bien même y croirait-on qu’on aurait du mal à s’y intéresser tant ce drame psychologique naturaliste semblant sorti du tréfonds des années 1990 laisse peu de place au spectateur : jeu d’acteurs tout en componction, dialogues chuchotés, lumière poudrée estompant la misère des décors, intimisme douceâtre, non-dits qui en disent long… Ecrasée par tant d’esprit de sérieux, verrouillée par une dramaturgie mécanique, l’intrigue en reste au stade de l’esquisse. Une manière comme une autre d’inviter le public à s’abîmer dans l’image de la jolie Clara Ponsot.

DU SOLEIL DANS MES YEUX
Durée : 01:48

Film français de Nicolas Giraud. Avec Clara Ponsot, Hélène Vincent, Nicolas Giraud (1 h 26). Sur le Web : www.mc4-distribution.fr/film.php?id_film=2