Le directeur des contenus de Netflix, Ted Sarandos, en octobre 2017, à Los Angeles. / VALERIE MACON / AFP

Le directeur des contenus de Netflix, Ted Sarandos, a annoncé mercredi 11 avril que la plateforme de vidéo à la demande serait absente cette année du Festival de Cannes, dont la sélection sera connue jeudi. Le festival a mis en place une nouvelle règle interdisant à tout film sans distribution en salles en France d’être en compétition.

Netflix avait fait scandale en 2017. Deux de ses films figuraient en sélection officielle à Cannes, mais la plateforme avait refusé de diffuser en salles Okja, pour pouvoir le fournir sans délai à ses abonnés. L’autre long-métrage en compétition était The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach.

« Nous voulons être sur un plan d’égalité avec les autres cinéastes », a relevé M. Sarandos dans un entretien au magazine spécialisé Variety, mercredi. Il estime par ailleurs que projeter des films hors compétition ferait courir aux films et aux cinéastes produits par Netflix le risque de subir un « manque de respect (…) Je ne pense pas que ce serait bien pour nous d’y aller ».

Le nouveau poids lourd de l’audiovisuel mondial a dit être ouvert à une sortie de ses films dans les salles françaises mais pas à garantir une fenêtre de 36 mois après la sortie avant qu’ils soient disponibles en streaming.

Chronologie obsolète

La réglementation française prévoit pour un film : une sortie au cinéma, puis quatre mois après en DVD ou en vidéo à la demande à l’acte et, au bout de dix mois, à la télévision. Il ne peut être diffusé sur une plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) que 36 mois après sa sortie.

Cette chronologie est considérée en grande partie comme obsolète avec l’essor du piratage et des plateformes de SVOD comme les Américains Netflix et Amazon.

Un rapport commandé par le gouvernement pour moderniser ce système proposait en mars de ramener de quatre à trois mois la période d’exclusivité dont disposent les cinémas pour diffuser la plupart des films.

La disponibilité sur les plateformes de vidéo par abonnement serait avancée à quinze mois après la sortie en salles, mais uniquement pour celles dites « vertueuses », c’est-à-dire qui respecteraient une série d’engagements assez stricts en termes de financement de la création française. Des conditions que Netflix et Amazon notamment sont loin de remplir. Les plateformes non vertueuses verraient leur période de diffusion commencer à 27 mois.