Quatre hommes ont été condamnés, vendredi 13 avril, à des peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement et le cinquième a été relaxé, à l’issue du premier procès de la filière de Lunel (Hérault).

Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que deux d’entre eux, par leurs discours et leur diffusion de la propagande de l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), avaient encouragé les départs en Syrie. Ces deux hommes, Hamza Mosli et Jawad Salih, ont été condamnés respectivement à sept et cinq ans.

Cinq interpellations en janvier 2015

Agés de 30 ans à 48 ans, les cinq prévenus, Hamza Mosli, Adil Barki, Jawad Salih, Ali Abdoumi et Saad Belfilalia, vivaient à Lunel (Hérault), une petite ville de 26 000 habitants, qui a fourni une vingtaine de recrues à l’organisation Etat islamique (EI). Ils avaient tous été interpellés fin janvier 2015.

Deux d’entre eux avaient été accusés d’être partis en Syrie : Adil Barki et Ali Abdoumi. Barki, 39 ans, n’a passé que quelques semaines au Jaysh Mohamed, où il aurait été cantonné aux tâches ménagères en raison de violentes crises de panique. Abdoumi, qui à 47 ans fait figure d’ancien et se dit non musulman, a nié pendant l’enquête être parti pour la Syrie.

Les trois autres, Hamza Mosli, Jawad Salih et Saad Belfilalia n’ont pas quitté Lunel. Mosli, dont deux frères ont été tués en Syrie, est considéré par l’accusation comme « un personnage central » dans le groupe, soupçonné d’avoir joué un rôle de relais avec la Syrie. Devant les enquêteurs, il a contesté toute activité de recruteur. Jawad Salih était accusé d’avoir incité au djihad en animant des « assises religieuses » en ville.

Quant à Saad Belfilalia, dont le frère Abdelkarim a lui aussi été tué, il est soupçonné d’avoir convoyé sa belle-sœur à l’aéroport et de lui avoir transmis 190 euros ; il a donc lui aussi été jugé pour financement du terrorisme, comme Mosli.

Le groupe de Lunel « a créé les conditions d’une émulation djihadiste collective », selon les juges qui ont instruit l’affaire. L’enquête est centrée sur l’un des principaux recruteurs français, Mourad Fares, dont le lien avec Lunel est toutefois ténu – par le biais de contacts d’un de ses proches avec Hamza Mosli. Il a également été mis en examen et écroué dans cette procédure.