L’intellectuel musulman Tariq Ramadan fait face à une nouvelle accusation de viol, en Suisse. Une plainte a été déposée, jeudi 12 avril, auprès du ministère public du Canton de Genève, a confirmé au Monde l’avocat de la plaignante, Me Romain Jordan. La procédure « vise des faits de viol avec cruauté commis en 2008 à une reprise dans un hotêl de Genève », a-t-il précisé. Les faits ne seront pas prescrits avant 2023 au plus tôt.

Tariq Ramadan, 55 ans, qui a longtemps été une figure médiatique et influente de l’islam en Europe, est incarcéré en France depuis sa mise en examen pour viols, en février, dans l’enquête ouverte à la suite des plaintes de deux femmes à la fin d’octobre. Au début du mois de mars, une troisième femme a porté plainte, disant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014. Tariq Ramadan conteste ces accusations.

« J’ai eu peur de mourir »

Selon la Tribune de Genève, qui publie témoignage de la plaignante, cette nouvelle accusatrice en Suisse est une femme convertie à l’islam qui avait une quarantaine d’années à l’époque des faits. Elle a dit dans son témoignage, long de treize pages, qu’elle avait à l’époque des difficultés familiales et qu’elle avait cherché le soutien moral de ce professeur.

Après avoir fait sa connaissance à l’occasion de la signature d’un livre à Genève en 2008, elle avait commencé à correspondre avec lui sur les réseaux sociaux.

M. Ramadan aurait ensuite profité d’une invitation à prendre un café pour l’attirer dans sa chambre d’hôtel, où il l’aurait violée et retenue pendant des heures contre son gré. « J’ai eu peur de mourir. J’étais terrifiée et paralysée », dit-elle dans son témoignage, cité par le quotidien suisse.

La victime supposée explique qu’elle était trop effrayée à l’époque pour porter plainte, mais qu’elle y a été encouragée par les dépôts de plainte récents pour agression sexuelle à l’encontre de M. Ramadan.