« Au moins six Casque bleus » ont été blessés, samedi 14 avril, dans une attaque « sans précédent » avec utilisation de mortiers et d’un « véhicule suicide » contre le camp de la Mission de stabilisation des Nations unies pour le Mali (Minusma) à Tombouctou, dans le nord du Mali, a annoncé une source sécuritaire étrangère.

Dans un tweet dans lequel elle ne donne pas de bilan, la force de l’ONU au Mali a « confirmé une importante attaque complexe sur son camp à Tombouctou cet après-midi (mortiers + échanges de tirs + attaque au véhicule suicide) ». La Minusma précisait que la situation était à présent « sous contrôle ».

« C’est la première fois qu’il y a eu une attaque de cette envergure contre la Minusma à Tombouctou », a déclaré à l’Agence France-Presse une source sécuritaire étrangère, en soulignant qu’il « faut attendre pour le bilan définitif ».

« C’est une attaque qu’on n’avait jamais connue. Des tirs d’obus, de roquettes, des explosions, avec peut-être même des kamikazes », a commenté un responsable du gouvernorat de Tombouctou.

Des zones entières échappent au contrôle

Fondée à partir du Ve siècle par des tribus touareg, Tombouctou est surnommée notamment « la Cité des 333 saints » et est inscrite par l’Unesco depuis 1988 sur sa liste du patrimoine mondial de l’humanité. En 2012, quatorze de ses mausolées avaient été détruits, à coups de pioche, houe et burin, par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine, au nom de la lutte contre « l’idolâtrie ».

Ces groupes ont dicté leur loi dans le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu’au déclenchement, en janvier 2013, d’une opération militaire internationale à l’initiative de la France.

Bien que depuis lors les groupes djihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.