Des centaines de motards en opération escargot sur le périphérique de Toulouse, le 14 avril. / PASCAL PAVANI / AFP

Des milliers de motards et d’automobilistes en colère ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France pour dénoncer la future limitation à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires. A Lyon, 600 personnes se sont rassemblées en début d’après-midi, selon la préfecture du Rhône.

« Le président Macron ne veut pas reculer. Nous non plus. Il est temps qu’il le comprenne. Pourquoi engager une expérimentation alors que les faits montrent que cela n’a pas marché ? », s’est interrogé Julien, coordinateur adjoint de la manifestation organisée par la Fédération française des motards en colère (FFMC).

D’autres rassemblements se sont tenus dans plusieurs autres villes de France, parfois très nourris. A Strasbourg, plus de 2 000 motards ont ainsi investi la place de la République, où planait une forte odeur de pneu brûlé, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Le soutien s’amplifie. Quand Edouard Philippe dit qu’il restera droit dans les bottes, on veut lui dire que, nous, les bottes on connaît, et on le restera aussi », a assuré François Dillenseger, responsable de la coordination pour le Bas-Rhin, avant de poursuivre :

« Les 80, C’est un écran de fumée. Ça ne sauvera pas de vies. Déjà, cela va coûter beaucoup d’argent, des panneaux, des routes à aménager. Les mesures contre les téléphones portables, c’est justifié, je suis pour. Mais les 80… Même au Danemark, ils sont passés de 80 à 90 sur deux ans. »

Emmanuel Macron inflexible

Les mêmes scènes se sont ainsi répétées à Clermont-Ferrand, Toulouse, Orléans et Grenoble, ou encore en Bretagne et dans le département de l’Orne.

Le gouvernement avait annoncé le 9 janvier un plan de sécurité routière prévoyant la réduction de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400 000 km de routes secondaires. Principal argument avancé par le pouvoir : ces routes ont concentré 55 % des accidents mortels en 2016.

Mais la mesure est très loin de faire l’unanimité dans l’opinion publique : selon un sondage AXA Prévention publié en début de semaine, 76 % des Français restent opposés à l’abaissement de la limitation de vitesse.

Jeudi 12 avril, sur TF1, Emmanuel Macron a cependant rappelé son souhait de mettre en place cette mesure. « Notre sang s’est échauffé » car « ça ennuie les Français qu’on régule la route », a tout de même reconnu le chef de l’Etat. Il a aussi annoncé deux « engagements » : l’argent perçu par les contraventions sera accordé aux « hôpitaux qui soignent les blessés de la route » et si la réforme « n’est pas efficace », « on ne la gardera pas ».