Le journaliste d’ABC News George Stephanopoulos en train d’interviewer James Comey. / RALPH ALSWANG/ AP

Donald Trump est « moralement inapte » à diriger les Etats-Unis, a affirmé l’ancien directeur du FBI James Comey dans une interview à la chaîne de télévision ABC diffusée dimanche 15 avril. « Je ne crois pas à ces histoires selon lesquelles il serait mentalement déficient ou dans les premiers stades de la démence », a dit M. Comey selon un transcript de l’antenne. « Je ne crois pas qu’il soit médicalement inapte. Je crois qu’il est moralement inapte à être président. »

« Notre président doit incarner le respect et adhérer aux valeurs qui sont au cœur de notre pays. La plus importante [de ces valeurs] étant la vérité. Ce président n’est pas capable de le faire. »

La veille, dans des extraits de l’interview diffusés en avance, M. Comey a déclaré que sa décision d’annoncer que le FBI allait rouvrir l’enquête sur l’utilisation par Hillary Clinton d’un serveur privé pour ses emails alors qu’elle était secrétaire d’Etat, onze jours avant le scrutin présidentiel de 2016, avait été motivée par la volonté de faire en sorte que l’élection attendue de la candidate démocrate soit perçue comme légitime par le public. « Je ne me souviens pas d’avoir pensé cela consciemment, mais cela a dû être le cas, parce que je fonctionnais dans un monde où Hillary Clinton allait battre Donald Trump, et donc je suis sûr que ça a été un facteur », a-t-il expliqué.

Il a déclenché la fureur de Donald Trump

Donald Trump, qui a limogé James Comey en 2017, a mis en cause la manière dont le FBI avait mené l’enquête sur les emails de Mme Clinton. Le président a aussi fustigé les investigations de la police fédérale sur des soupçons de collusion entre l’équipe de M. Trump et des responsables russes pendant la campagne présidentielle de 2016.

M. Comey vient de publier un livre de 300 pages intitulé A Higher Loyalty : Truth, Lies, and Leadership dans lequel il dresse un portrait au vitriol du locataire de la Maison Blanche, l’accusant d’être obsédé par son image et peu soucieux du bien public.

Le président, pour sa part, s’est une nouvelle fois déchaîné dimanche contre l’ancien chef du FBI dans une série de tweets. Il a écrit que l’enquête sur les emails de Mme Clinton avait été menée « stupidement » et a qualifié M. Comey de « raclure ».