Opération d’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes le 15 avril. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Trois personnes ont été condamnées lundi 16 avril par le tribunal correctionnel de Nantes à des peines de « 5 ou 6 mois » de prison avec sursis pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique », a annoncé dans un communiqué lundi soir le procureur général près la cour d’appel de Rennes, faisant état de nouvelles interpellations.

Ces trois personnes faisaient partie d’un groupe de sept, interpellées pour six d’entre elles durant la manifestation de samedi dernier à Nantes en soutien aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes.

D’autres audiences à venir

Les quatre autres personnes, interpellées pour des faits similaires, ont demandé un délai pour préparer leur défense et seront jugées fin mai. L’une de ces personnes a été maintenue en détention dans l’attente de ce procès et les trois autres ont été laissées en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à Nantes ou dans le département de Loire Atlantique, précise le communiqué du procureur général.

Par ailleurs, indique-t-on de même source, trois personnes interpellées dimanche matin dans la zone de Notre-Dame-des-Landes, comparaîtront mardi devant le tribunal correctionnel de Nantes pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Elles ont été placées en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention dans l’attente de leur comparution.

De leur côté, deux mineurs âgés de 15 ans ont été mis en examen lundi par le juge des enfants de Nantes notamment « pour des faits de participation à un attroupement malgré sommations ». Ces mineurs ont fait l’objet d’une mesure de réparation pénale, selon le communiqué.

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Durée : 01:17

Comparutions immédiates

Enfin, quatre autres personnes ont été interpellées dimanche, à 19 h 45, dans la zone de Notre-Dame-des-Landes pour des « violences aggravées ». Leur garde à vue a été prolongée par le parquet de Saint-Nazaire et elles devraient être déférées mardi « dans la perspective d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel », indique le procureur général.

De plus, deux autres ont été interpellées lundi matin dans la zone relevant du tribunal de grande instance de Nantes et étaient toujours en garde à vue lundi soir.

Enfin, le procureur général salue, une semaine après le début de l’opération des forces de l’ordre sur le site de Notre-Dame-des-Landes, « l’efficacité de l’organisation spécifique mise en place, au sein de leurs parquets respectifs, par les procureurs de la République de Nantes et de Saint-Nazaire pour être en mesure de conduire l’action publique dans un contexte particulier et difficile. » « Cette organisation a notamment permis au parquet de Nantes de traiter avec diligence les nombreuses mesures de garde à vue prises suite à la manifestation » de samedi dernier, se félicite le procureur général.

Journalistes blessés

La société des journalistes et des personnels de Libération (SJPL) a par ailleurs dénoncé lundi « un emploi disproportionné de la force » par des gendarmes à Notre-Dame-des-Landes, déplorant que deux journalistes du quotidien aient été blessés. « En moins d’une semaine, deux journalistes ont été blessés au cours d’opérations menées par les forces de l’ordre à Notre-Dame-des-Landes », rapporte la SJPL dans un communiqué.

Un journaliste a été touché « à l’arcade sourcillière, au cou et à la jambe par des éclats projetés par une grenade à effet de souffle », et un photographe « au pied par un projectile du même type », affirme-t-elle. La SJPL « dénonce un emploi disproportionné de la force par les gendarmes mobiles à Notre-Dame-Des-Landes, et un usage inapproprié d’armes susceptibles de blesser grièvement les habitants, les manifestants et les journalistes ».

Plusieurs journalistes couvrant les incidents ont été blessés en marge de l’opération d’expulsion des occupants illégaux de la ZAD, qui mobilise 2 500 gendarmes et a commencé le lundi 9 avril. Plus d’une soixantaine de gendarmes ont été blessés en une semaine, a indiqué dimanche Emmanuel Macron