« Le comportement irresponsable de la Russie viole l’interdiction mondiale des armes chimiques » et « menace la sécurité mondiale », a déclaré Peter Wilson, l’ambassade britannique auprès de l’OIAC / Michael Kooren / AP

Les diplomates de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) se sont réunis à huis clos à La Haye, mercredi 18 avril, pour parler de l’affaire Skripal. Cette réunion a été convoquée par le Royaume-Uni.

L’ambassadeur britannique aux Pays-Bas, Peter Wilson, et de hauts diplomates russes, américains et français sont arrivés dans des voitures aux vitres teintées pour assister à la rencontre hautement confidentielle.

« Le comportement irresponsable de la Russie viole l’interdiction mondiale des armes chimiques » et « menace la sécurité mondiale », a notamment déclaré Peter Wilson au cours de cette réunion, désignant à nouveau la Russie comme « le seul » responsable de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille.

« La Russie a mené une campagne de désinformation éhontée et a attaqué la réputation et l’expertise de l’OIAC », a fustigé la délégation britannique, pour qui « seule la Russie dispose des moyens techniques, de l’expérience opérationnelle et du motif pour cibler les Skripal ».

Analyse de l’OIAC

Après avoir déployé ses experts à Salisbury, l’OIAC a annoncé jeudi 12 avril que les analyses en laboratoire « confirm[ai]ent les découvertes du Royaume-Uni quant à l’identité de l’agent chimique toxique utilisé à Salisbury » pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille.

L’OIAC n’a cependant pas nommé publiquement la substance en cause qui, selon le Royaume-Uni, était un agent neurotoxique de type Novitchok, développé en Union soviétique dans les années 1970. L’OIAC n’a pas non plus établi de responsabilités dans cette affaire. Londres accuse Moscou, qui clame son innocence.

Début des opérations de nettoyage

Mardi, les opérations de nettoyage ont démarré à Salisbury. La plus forte concentration du produit innervant a été retrouvée dans la maison de Sergueï Skripal.

Au total neuf sites, dont trois dans le centre-ville, ont été identifiés par la police antiterroriste comme devant être traités par des spécialistes. Parmi eux figurent un pub et un restaurant, où les Skripal ont pris un verre puis déjeuné le 4 mars, peu avant d’être découverts inconscients sur un banc public proche.

L’état de Sergueï Skripal, 66 ans, est en constante amélioration, mais il reste hospitalisé, selon l’hôpital de Salisbury. Sa fille Ioulia, 33 ans, a, elle, pu sortir de l’hôpital.