Un maître d’école a été enlevé dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris mardi 17 avril de sources sécuritaires, et ce rapt a été revendiqué par le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). L’enseignant de l’école primaire de Bouro, dans la commune de Nassoubou, a lui été kidnappé jeudi 12 avril par des individus armés, selon ces sources et une autorité locale.

Le groupe EIGS, basé à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, a revendiqué mardi auprès de l’AFP ce rapt, ainsi que l’assassinat d’un élu du nord du Burkina dimanche. « Nous revendiquons l’enlèvement le 12 avril d’un maître d’école qui parlait français aux élèves », a déclaré “Hammar”, nom de l’un des porte-parole de l’EIGS. « Tous ceux qui enseignent en français seront combattus. Les moudjahidines ont tué Hamid Koundaba, qui travaille contre nous avec l’armée du Burkina Faso, pour les Croisés », a-t-il déclaré.

« Assassinat lâche »

Une source sécuritaire avait indiqué dimanche à l’AFP que le maire avait été « froidement tué par des individus armés et non identifiés », les tueurs « sur des motocyclettes » ayant « ouvert le feu sur lui non loin de son domicile ». Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait condamné dans un tweet cet « assassinat lâche ».

L’EIGS est dirigé par Adnane Abou Walid Sahraoui, un transfuge d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui a aussi codirigé le Mouvement pour l’unicité du djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un groupe islamiste malien.

La région sahélienne du Burkina a déjà subi des enlèvements de fonctionnaires ou de conseillers municipaux. Fin mars, un ancien conseiller municipal du village de Lassa, dans la région du Sahel, avait été enlevé et conduit vers une destination inconnue, puis relâché quelques jours après.

Le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques djihadistes régulières depuis trois ans, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel. Ouagadougou, la capitale, a déjà été la proie de trois attaques. La dernière en mars contre l’état-major général des armées burkinabées et l’ambassade de France a fait huit morts et 85 blessés.