Les joueurs des Herbiers fêtent leur qualification pour la finale de la Coupe de France, le 17 avril 2018 à Nantes. / LOIC VENANCE / AFP

Il s’agit d’une tradition bien française, celle du Petit Poucet qui fraye son chemin jusqu’à la finale de la Coupe nationale. Cette « fameuse magie de la Coupe », dont le charme remonte à loin. En 1927, les amateurs de Quevilly atteignent déjà la finale de 10e édition et s’inclinent 3-0 face à Marseille au stade de Colombes sous les yeux du président Gaston Doumergue.

Les joueurs des Herbiers (tous sous contrats fédéraux et qui vivent du foot) ont, eux, gagné le droit de rencontrer le président Emmanuel Macron avant la finale du 8 mai prochain au Stade de France. Ils attendent de savoir s’il s’agira de défier de Caen ou l’ogre du PSG (l’autre demi-finale est programmée ce mercredi 18 avril à 21 h 05).

Mardi à la Beaujoire de Nantes, les hommes de Stéphane Masala ont disposé (2-0) de Chambly, une formation de National (3e division) comme eux. Pas de quoi crier à l’exploit donc. Les Vendéens n’y sont pour rien, mais ils n’ont pas croisé la route d’une équipe de Ligue 1 sur leur chemin. Ils ne sont pas les premiers. Ce cas de figure s’est déjà produit à quatre reprises avec Orléans (D 2) en 1979-1920, Metz (D 1) en 1987-1988, Sedan (D 2) en 1998-1999 et le PSG (Ligue 1) en 2007-2008.

Voilà ce qui différencie l’épopée du VHS de celles des quatre autres clubs d’un niveau inférieur à la L 2 qui se sont invités en finale. En 1996, le Nîmes Olympique (National) avait sorti trois équipes de D 1, Saint-Etienne, Strasbourg et surtout le voisin Montpellier en demi-finales. Les Gardois avaient même mené 1-0 en finale, avant de s’incliner 2-1 contre Auxerre, futur champion de France.

Quatre ans plus tard, l’aventure de Calais tient la France en haleine. Le club de CFA (4division) élimine Strasbourg et Bordeaux avant de perdre 2-1 en finale contre Nantes, malgré l’ouverture du score de Jérôme Dutitre. La saison suivante, Amiens (National) est battu en finale par Strasbourg aux tirs au but après avoir sorti Troyes en demi-finales. En 2012, les Normands de Quevilly (CFA) perpétuent leur tradition de coupeurs de têtes (Marseille en quarts, puis Rennes en demi-finales), avant de chuter avec les honneurs face à Lyon en finale (1-0).

Reportage // Calais 2000, l'incroyable épopée (CFOOT)
Durée : 02:12

Petit miracle face à Romorantin

Les Herbiers ont bien éliminé Auxerre (huitième), Lens (quarts), deux bastions historiques du football français peut-être, mais qui luttent plutôt pour le maintien en Ligue 2 cette saison. « Tous mes joueurs souhaitaient prendre le PSG, confiait l’entraîneur Stéphane Masala au Monde. De mon côté, je partais du principe que, lorsqu’on est en demi-finales, c’est pour aller en finale et que c’était Chambly qui nous offrait le plus de chance d’y arriver. »

A défaut d’exploit contre une Ligue 1, le parcours des Herbiers a réservé quelques émotions fortes. Lors du 8e tour, les Vendéens passent très près de prendre la porte face à Romorantin (National 2). Kévin Rocheteau libère alors son équipe dans les arrêts de jeu sur un coup franc qu’il n’aurait jamais dû tirer. « Ce jour-là, on était mal embarqué, raconte Masala. On était dominé et je nous voyais perdre en prolongation. Je dois sortir Kévin, mais je n’ai pas le temps d’effectuer le changement. Il reste sur le terrain et marque sur le coup franc à la 90e minute. A quoi ça tient parfois… »

Après la qualification contre Chambly, l’entraîneur a préféré sortir son « joker » à la question de savoir s’il préférait affronter Caen ou le PSG en finale. Quelques jours plus tôt, il avait pourtant confié au Monde une inclinaison pour les Normands : « Je pense vraiment qu’on peut les battre, alors que le PSG… » Son président, Michel Landreau, votait plutôt Paris mardi soir. « Moi, je veux jouer le PSG depuis les trente-deuxièmes, alors là… Mais, attendons le match de demain (mercredi). » Mais peu importe l’adversaire, les Herbiers entreront dans l’histoire de la Coupe de France en cas de victoire le 8 mai.