Emmanuel Macron lors de sa visite à Saint-Dié-des-Vosges. / VINCENT KESSLER / REUTERS

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a été pris à partie par des manifestants dès son arrivée à la mairie de Saint-Dié-des-Vosges, mercredi 18 avril au matin, au deuxième jour de sa visite dans les Vosges, après un discours prononcé mardi matin devant le Parlement européen, à Strasbourg.

Derrière les applaudissements de ses partisans, les sifflets et les huées ont fusé. L’endroit avait pourtant été circonscrit, et une manifestation de cheminots tenue à distance dans le quartier par les forces de l’ordre.

« La dette, c’est la vôtre, c’est celle de l’Etat, c’est pas le statut des cheminots ! », lance un cheminot au président. M. Macron tente d’argumenter : « Je n’ai jamais dit que le statut était la cause de la dette. Mais si on veut avancer, on a besoin de réformer. »

« Je vais toujours au contact, les yeux dans les yeux. Cette réforme, on en a besoin. Je viens pour parler, mais les sifflets, je n’accepte pas. Ceux qui veulent le désordre et la violence, je n’ai rien à leur dire. »

« On va pas se laisser faire »

En plus de la SNCF, le président est aussi interpellé sur les retraites, la CSG, les Ehpad… « Je ne suis pas une machine à recevoir toutes les récriminations », rétorque-t-il. Sous les huées, il tente de s’expliquer sur la réforme du groupe ferroviaire, largement adoptée mardi soir en première lecture par l’Assemblée nationale : « On reprendra le maximum de la dette en fonction de l’accord qui sera signé. On va réinvestir sur les petites lignes, j’en prends l’engagement. Mais ne prenez pas tout le monde en otage. » Ce à quoi un manifestant lui répond : « Ne dites pas ça, on prend personne en otage ! On n’est pas en Syrie ou en Afghanistan ! On n’est pas des terroristes ! »

Lorsque le président est sorti en fin de matinée de la mairie, où lui avait été présenté le projet de revitalisation du centre-ville, les cheminots étaient encore là, criant « cheminots en colère, on va pas se laisser faire ! ».