Centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, après l’incendie du 26 novembre 2017. / LOU VEHACHE / « LE MONDE »

La décision de délocaliser totalement ou partiellement le centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe, en partie détruit par un incendie en novembre, ne sera prise qu’à l’issue d’une étude de faisabilité prévue pour durer un mois, a-t-on appris, jeudi 19 avril, à l’issue d’une réunion entre l’agence régionale de santé (ARS) et les instances représentatives de l’hôpital.

L’ARS avait annoncé à la fin de mars le principe de cette délocalisation en deux phases. Valérie Denux, sa directrice générale, a confirmé la première phase du plan, consistant à vider la tour nord et créer un pôle mère-enfant à la Polyclinique de la Guadeloupe. « Il reste en jeu deux possibilités » pour la seconde phase, a expliqué Mme Denux : une « délocalisation partielle et nettoyage par zone », ou une « délocalisation totale mais pensée, organisée, réfléchie, avec un investissement important » dans des bâtiments provisoires.

Ceux-ci seraient construits sur le site de Palais Royal, aux Abymes, et ainsi accolés au nouveau centre de gérontologie, déjà utilisé en partie pour des patients du CHU. Ces bâtiments modulaires préfigureraient le centre hospitalier définitif qui doit être prochainement construit, a précisé la responsable de l’ARS.

Construction du nouveau CHU en vue

Le gouvernement a autorisé l’ARS à engager les crédits d’une étude de faisabilité prévue pour durer au moins un mois, étude avant laquelle aucune décision ne sera prise. Freddy Manioc, aide soignant au CHU de Pointe-à-Pitre, secrétaire de la Confédération générale du travail de Guadeloupe (CGTG), a déploré ce nouveau délai, mais salué « l’idée des [bâtiments] modulaires dont la CGT a fait la proposition ».

Ces transferts prendraient « dix-huit mois », avec une phase de transition durant laquelle il faudrait tout de même nettoyer et décontaminer une grande partie de la surface du CHU, sans le réhabiliter, en confinant la zone touchée par l’incendie, afin d’« assurer la meilleure qualité de l’air possible », selon Mme Denux.

Une délocalisation partielle prendrait près de deux ans elle aussi, et « la décontamination, le nettoyage et la réhabilitation » auraient lieu en site semi-occupé. Pour le directeur de l’hôpital, Pierre Thépot : « On va maintenant vers le nouveau CHU et ça, c’est extrêmement rassurant. »

La construction du nouveau CHU devrait débuter à la fin de 2018 et durer environ « cinquante et un mois » [un peu plus de quatre ans] bien qu’avec les aléas climatiques propres aux Antilles, « ça pourrait aller jusqu’à sept ans », a précisé l’ARS.

Le CHU de la Guadeloupe a été en partie détruit le 26 novembre par un incendie a priori d’origine criminelle. La ministre de la santé s’était rapidement rendue sur place. Depuis l’incendie, l’Etat a versé 45 millions d’euros. Le CHU de la Guadeloupe compte plus de 3 000 salariés.

Au CHU de la Guadeloupe, quatre mois après l’incendie