LES CHOIX DE LA MATINALE

Pourquoi ne pas profiter de ce week-end ensoleillé pour plonger dans les « Océans » à Tourcoing (Nord) ; s’offrir des balades littéraires en Seine-Maritime, avec le festival Terres de paroles ; fêter les 10 ans du Festi’Mots à Amblainville (Oise) ; fouiner dans les magasins de disques lors du Disquaire Day ; découvrir la première comédie musicale du XVIIIe siècle aux Bouffes du Nord ; écouter les histoires d’Isabelle Lacordaire au Funambule Montmartre ; danser au festival Panoramas à Morlaix-Garlan (Finistère) ; voir le duo chorégraphié par Jefta Van Dinther au Centre Pompidou.

EXPOSITION. Une plongée dans les « Océans » au Fresnoy, à Tourcoing

Dernier week-end pour plonger dans cette magnifique exposition, qui nous mène d’un océan à l’autre au gré des courants. En guise de capitaines, des artistes désireux de s’engager contre le réchauffement climatique et d’éveiller les consciences sur le désastre écologique. Invités par l’Académie TBA21, département de recherche de la Fondation Thyssen-Bornemisza Art Contemporary, qui s’engage à lier questions artistiques et environnementales, ils sont partis naviguer sur les mers, aux côtés de chercheurs. C’est à partir de leurs explorations qu’est montée l’exposition, stupéfiante de beauté sous la nef du Fresnoy, à Tourcoing (Nord). Il est vivement conseillé de la visiter au moment du changement de marée (heure de Dunkerque) : des sons envahissent alors tout l’espace, pendant une demi-heure. Souffle du krill et frottement des phoques sur la glace, bruit des bulles et respiration du plancton : la Norvégienne Jana Winderen a plongé sous la banquise pour rapporter ces sons d’outre-monde. Ils accompagnent une série de vidéos qui célèbrent la beauté des océans tout en soulignant les menaces qui pèsent sur eux : essais nucléaires de Bikini à Mururoa, évoqués par Julian Charrière ou Atif Akin, ou fonte des glaces décrite dans une parabole romantique d’Edith Dekyndt. Le tout s’achève sur une vidéo de Simon Faithfull, tournée sur les îles Malouines, dans une ruine de port de pêche à la baleine, désaffecté et colonisé par les phoques. Le monde de demain ? Pour ce week-end de finissage, l’école d’art organise toutes sortes d’événements, avec tea time, visites guidées et plein d’animations pour les enfants, qui hériteront de ce monde mal en point. Emmanuelle Lequeux

« Océans. Une vision du monde au rythme des vagues ». Jusqu’au 22 avril. Studio national des arts contemporains, 22, rue du Fresnoy, Tourcoing (Nord). Tél. : 03-20-28-38-00.

THÉÂTRE ET LITTÉRATURE. Les belles Terres de paroles, en Seine-Maritime

Le festival consacré à des lectures, des spectacles et des performances en Seine-Maritime se déroule jusqu’au 29 avril 2018. / TERRES DE PAROLES

Créé il y a trois ans, le festival Terres de paroles irrigue les villes et les villages de Seine-Maritime, pendant tout le mois d’avril. Particulièrement prometteur, ce week-end offre une Grande Académie de printemps, avec des ateliers (ouverts à tous et gratuits), pour « découvrir et comprendre la littérature d’aujourd’hui ». Le comédien Jacques Bonnaffé et l’écrivaine Agnès Desarthe sont de la partie, et cela se passe à Duclair. Au Havre, vendredi 20, le Portugais Tiago Rodrigues présente dans la salle Tétris son très beau Sopro (« souffle ») qui met en scène une souffleuse de théâtre ; ce même jour, Thomas Quillardet est à Pont-Audemer, dans la salle L’Eclair, avec Où les cœurs s’éprennent, un très joli spectacle qui met au goût du jour deux scénarios d’Eric Rohmer, Les Nuits de la pleine lune et Le Rayon vert. Samedi 21, Nicolas Pignon invite à une balade littéraire dans le parc de Clères, pour entendre La Vie secrète des arbres, de Peter Wolhleben. Brigitte Salino

Festival Terres de paroles, en Seine-Maritime. Tél. : 02-32-10-07-87.

CONTES, SLAM ET POÉSIE. Le Festi’Mots fête ses 10 ans à Amblainville

« Les Sorciers africains », une déambulation musicale menée par la compagnie Zizanie. / FESTI’MOTS

Pour célébrer comme il se doit sa 10e édition, les 21 et 22 avril, le Festi’Mots à Amblainville (Oise) propose un tour du monde à travers une série de spectacles mêlant contes, poésie et slam. Plusieurs conteurs et conteuses feront voyager le public aux quatre coins de la planète : Mélancolie Motte avec La Femme moustique (récit inspiré de contes du Moyen-Orient) ; Diana Sakalauskaité (accompagnée par la musicienne Isabelle Serrand) avec Eglé, la reine des serpents (un conte venu de Lituanie) ; Magguy Faraux avec Ti Doudou (une compilation de contes antillais) ; Pedro Vianna et Eric Meyleuc avec leurs Contes zen d’Asie et du monde ; Thomas Dupont et Hugo Cordonnier avec Les UkuléContes (des histoires en musique, de l’Ecosse à l’Italie) ; Nathalie Krajcik avec Le Rire de l’amulette (conte inuit) et L’Œil bleu de la baleine (conte de l’Arctique) ; Abbi Patrix (accompagné par le violoniste Jean-François Vrod) avec Le Compagnon (conte norvégien). En dehors des contes seront également au programme : un atelier d’écriture slam et un grand tournoi de slam-poésie proposés par l’association Rimes croisées ; un atelier philo animé par Jean-Pierre Thullier sur le thème « Qu’est-ce qu’être citoyen du monde ? » ; un atelier de danse antillaise intitulé « Biguine par-ci, biguine par-là » et animé par Magguy Faraux ; un spectacle de magie et de poésie présenté par Didier Bernard, Tour(s) du monde ; un spectacle de dessin sur sable, Des rêves dans le sable, avec Lorène Bihorel. Plusieurs événements seront aussi organisés dans le cadre des 10 ans du Festi’Mots : un Tour du monde en chansons par les élèves de l’école élémentaire d’Amblainville ; une balade contée aux lampions, A mi-chemin, avec Les Toqués du Conte et Weyland & Cie ; un apéro-conté-chanté avec Didier Bernard et son accordéon, Thomas Dupont et Hugo Cordonnier avec leurs ukulélés ; une déambulation musicale, Les Sorciers africains, avec la compagnie Zizanie, en guise de spectacle final pour clore en beauté cette édition 2018. Cristina Marino

Festi’Mots, 10e édition, à Amblainville (Oise), les 21 et 22 avril, samedi de 13 heures à 22 heures et dimanche de midi à 19 h 30. Tél. : 03-44-52-03-09. Entrée gratuite.

MUSIQUES. Le Disquaire Day dans plus de 200 magasins de disques en France

Le Disquaire Day, samedi 21 avril. / DR

Inauguré le 19 avril 2008 aux Etats-Unis, pour célébrer les magasins de disques, lieux de découvertes et de conseils, le Record Store Day (le jour du magasin de disques), est depuis devenu une importante opération commerciale avec éditions limitées de disques et concerts. Sa déclinaison française, intitulée le Disquaire Day, remonte à 2011. Pour la 8e édition, samedi 21 avril, les organisateurs annoncent la participation de 230 disquaires indépendants dans 90 villes. Lesquels proposeront à la vente des tirages spéciaux et des éditions numérotées de 45 tours et de 33 tours. Soit près de 250 références, dont beaucoup sont des rééditions de chansons et de musiques déjà disponibles (album ou single original) pour l’occasion présentées sur des vinyles de couleurs variées ou des formats inédits (par exemple un album sorti en CD qui bénéficie d’une présentation en 33 tours vinyle). Pour amateurs de fouilles au long cours. Sylvain Siclier

Samedi 21 avril, adresses et listes des disques sur Disquaireday.fr, le site Internet de la manifestation.

LYRIQUE. Première comédie musicale du XVIIIe siècle aux Bouffes du Nord, à Paris

« The Beggar’s Opera », de John Gay et Johann Christoph Pepusch. / DR

Un bandit romantique, un policier corrompu, des dealeurs sans foi ni loi et quelques putes voleuses, The Beggar’s Opera (L’Opéra des gueux), pièce de théâtre composée en 1728 par John Gay autour de chansons populaires, ballades écossaises ou irlandaises, hymnes religieux voire airs d’opéra compilés par Johann Christoph Pepusch, est à l’affiche au Théâtre des Bouffes du Nord du 20 avril au 3 mai. Le metteur en scène canadien Robert Carsen et le claveciniste et chef des Arts florissants, William Christie, dont la riche collaboration court sur plus de vingt ans, se sont mutuellement encanaillés pour présenter cet ouvrage considéré comme la première comédie musicale de l’histoire de la musique et l’un des apports les plus caractéristiques des Anglais dans le domaine de l’opéra. Pour narrer cette satire politique et sociale qui met dans le même sac riches et pauvres, les magiciens des Arts florissants et une troupe anglaise de jeunes acteurs-chanteurs mèneront la danse du crime, de la cupidité et de la corruption. Celle-là même qui n’a pas varié d’un « inch » depuis le XVIIIe siècle. Marie-Aude Roux

« The Beggar’s Opera », de John Gay et Johann Christoph Pepusch. Avec Robert Carsen (mise en scène), Les Arts florissants, William Christie (clavecin et direction). Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard de la Chapelle, Paris 10e. Du 20 avril au 3 mai. Tél. : 01-46-07-34-50. Tarifs : de 18 € à 40 €.

JEUNE PUBLIC. Le voyage d’Isabelle Lacordaire au Funambule Montmartre, à Paris

« Dis-moi pourquoi… », un spectacle de et avec Isabelle Lacordaire. / FABIENNE RAPPENEAU

Après le Théâtre Pixel, la comédienne Isabelle Lacordaire (La Compagnie Verseurs d’oubli), alias Miss Ouiz sur scène, a posé ses valises dans un nouveau théâtre parisien, Le Funambule Montmartre, toujours dans le 18e. Mais son spectacle Dis-moi pourquoi…, à voir en famille (dès 4 ans), reste le même et raconte les aventures de l’aigle et du jeune coyote (une attachante marionnette pleine de poils) partis à la recherche du soleil et de la lune, capturés par d’étranges créatures, afin de sauver la Terre des ténèbres. Ce récit plein de péripéties permet à la conteuse, « exploratrice des histoires », de faire voyager petits et grands aux quatre coins de la planète, de leur faire rencontrer toute une galerie de personnages insolites comme Maman Grenouille, l’Empereur du Ciel, le Génie de la Pluie, Méga Grand Super Chef Bison, les Katchinas, etc. Tout au long de la représentation, les enfants sont invités à participer en chantant et en dansant avec les héros de cette légende poétique et musicale. C. Mo.

« Dis-moi pourquoi… », de et par Isabelle Lacordaire. Le Funambule Montmartre, 53, rue des Saules, Paris 18e. Tél. : 01-42-23-88-83. Jusqu’au 20 juin. Pendant les vacances scolaires de Pâques, du mardi au dimanche à 14 heures et représentations supplémentaires tous les jours fériés en mai, à 14 heures. Tarifs : 7 € et 9 €.

ELECTRO. Le festival Panoramas grandit à Morlaix-Garlan

CONTREFAÇON - Danser Penser
Durée : 03:19

Depuis vingt ans, le festival Panoramas grandit et se diversifie au rythme de l’expansion spectaculaire des musiques électroniques. Dans le parc des expositions de Langolvas, en périphérie de Morlaix (Finistère), une quarantaine d’artistes devraient rassembler plus de 30 000 personnes, les 20 et 21 avril. Si on note la présence de quelques figures historiques – Manu le Malin, les Svinkels ou le Black Devil Disco Club de Bernard Fèvre –, Panoramas mise, comme toujours, sur le dynamisme et la variété d’une scène en perpétuelle renouvellement. Vendredi 20, la programmation témoignera, en particulier, des échanges de plus en plus fréquents entre électro, pop et hip-hop avec Bagarre, Myth Syzer, Polo & Pan, Romeo Elvis, Contrefaçon, Svinkels… Quand le samedi se concentrera surtout sur les plaisirs de la danse avec, entre autres, Anetha, Krampf, Casual Gabberz, Jennifer Cardini, Patrice Bäumel, I Hate Models ou la fanfare aux cuivres techno des Allemands de Meute. Stéphane Davet

Festival Panoramas, 21e édition. Les 20 et 21 avril, 20 h 30. Parc des expositions de Langolvas, Morlaix-Garlan (Finistère). Tarifs : 40,50 €, forfait 2 jours : 79,75 €.

DANSE. Le sang en fil rouge d’un duo chorégraphié au Centre Pompidou, à Paris

« Dark Field Analysis », de Jefta Van Dinther au Centre Pompidou. / BEN MERGELSBERG

Dark Field Analysis, conçu par Jefta Van Dinther, prend appui sur une expérience vécue par le chorégraphe. Il s’est fait faire une analyse sanguine dans le contexte d’une pratique médicale alternative nommée « Dark Field Analysis » (microscopie « en champ sombre »). Cette découverte, apparemment bouleversante, lui a donné l’idée de cette pièce où le sang est le fil rouge d’un duo dansé, parlé et chanté entre deux hommes nus. Ce sont les performeurs Juan Pablo Camara et Roger Sala Reyner qui ont collaboré à l’écriture du texte. Sur un plateau sombre, le duo tente de revivre cette traversée de la peau en surfant sur le liquide rouge de la vie. Depuis le début des années 2000, le chorégraphe suédois Jefta Van Dinther aime mettre en scène des spectacles où espace, sons, lumières et corps se mélangent pour créer une sorte de « drogue performative ». Rosita Boisseau

« Dark Field Analysis », de Jefta Van Dinther. Centre Pompidou, Paris 4e. Du 19 au 21 avril, 20 h 30. Tarifs : de 9 € à 18 €.