La police se tient devant des étudiants de l’université Tolbiac, à Paris, le 12 avril. / STRINGER / AFP

L’opération policière d’évacuation du site universitaire de Tolbiac, lancée vendredi 20 avril au petit matin dans le 13e arrondissement de Paris, a pris fin vers 6 heures et s’est soldée par une interpellation pour outrage et rébellion, a annoncé la préfecture de police à l’Agence France-Presse (AFP).

Une centaine de personnes qui occupaient cette tour de 22 étages à Paris ont quitté les lieux dans le calme après l’arrivée des forces de l’ordre dans un climat tendu. L’opération s’est déroulée « dans le calme » et sans « incident », a toutefois assuré la préfecture de police.

Au moins une centaine de CRS avaient pénétré à 5 heures du matin sur le site, occupé depuis le 26 mars, essuyant notamment des jets de bouteilles de verre et autres projectiles. Quelques minutes avant le début de l’intervention, les occupants des lieux avaient sonné l’alarme, semant la confusion. Certains se sont retranchés à l’intérieur tandis que d’autres tentaient de s’enfuir en escaladant la grille tout en lançant des projectiles sur les forces de l’ordre, a constaté la journaliste de l’AFP. La rue longeant le site avait été ensuite bouclée par la police.

Intervention réclamée par le président de l’université Paris-I

La préfecture de police a confirmé l’intervention qui avait été réclamée dès le 9 avril par Georges Haddad, président de l’université Paris-I dont dépend Tolbiac, inquiet de la situation sur place après la découverte de cocktails molotov sur le site. La préfecture de police n’avait alors pas immédiatement donné suite à sa demande, invoquant une « appréciation technique ».

Mercredi, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, avait promis que « l’Etat de droit » serait rétabli « partout » et « en particulier dans les facultés », en écho aux déclarations d’Emmanuel Macron qui avait fustigé dimanche soir des protestataires « souvent minoritaires » et « des professionnels du désordre ».

Depuis plusieurs semaines, quatre universités sont totalement bloquées et une dizaine de sites (sur 400) perturbés pour protester contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), accusée par ses détracteurs d’instaurer un système de « sélection » déguisée.