Julien Coupat, le 13 mars durant le procès de l’affaire de Tarnac. / ALAIN JOCARD / AFP

Clap de fin pour l’affaire de Tarnac. Le parquet de Paris a annoncé, lundi 23 avril, qu’il renonçait à faire appel du jugement du tribunal correctionnel qui avait décidé la relaxe quasi générale de huit militants anticapitalistes.

Les deux principaux prévenus, Julien Coupat et son ancienne compagne Yildune Lévy, accusés d’avoir saboté la caténaire d’une ligne TGV en novembre 2008, avaient été relaxés faute de preuves le 12 avril. Ils avaient toujours nié être les auteurs de cette dégradation.

Il y a dix ans, tous avaient été mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ». Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, avait alors estimé qu’ils apparentaient à « une structure appelée “cellule invisible” qui avait pour objet la lutte armée ». Mais, dans un jugement longuement motivé après trois semaines d’audience, Corinne Goetzmann, président de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris avait affirmé finalement que le « “groupe de Tarnac” était une fiction ».

Procès de l’antiterrorisme

Le procès avait également été celui des services antiterroristes, dont Mme Goetzmann a souligné les errances, voire la « déloyauté » sur un point précis : le témoignage anonyme du témoin « T42 », très à charge contre Julien Coupat, que ce même témoin dédouanait dans un second témoignage recueilli, celui-là sous sa véritable identité. Crédibilité nulle, selon le tribunal.

« Le château de cartes politique et policier vient de s’écrouler, dix années de procédure ont été balayées en trois semaines d’audience », s’était notamment félicité Me Marie Dosé, l’avocate de Yildune Lévy. En renonçant à faire appel, après plus de dix ans de procédure, le parquet de Paris met ainsi un point final à l’affaire Tarnac.