LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, l’excellente série The Handmaid’s Tale revient pour une deuxième saison et Daredevil, une des réussites de Netflix, arrive sur la TNT. En panne d’inspiration ? Un documentaire sur les génériques de séries devrait vous (re)donner des idées.

« The Handmaid’s Tale » : des femmes au corps privatisé

The Handmaid’s Tale Trailer (Official) • The Handmaid's Tale on Hulu
Durée : 01:57

Avec le lancement de la saison 2 de Westworld, lundi 23 avril, celui de The Handmaid’s Tale était le plus attendu de l’année par les sériephiles. Ce sera chose faite dès le jeudi 26 avril, à raison d’un épisode par semaine sur le bouquet d’Orange, OCS.

Auteure du roman publié en 1985, dans lequel la première saison a puisé son univers glaçant, Margaret Atwood a continué d’accompagner le showrunner Bruce Miller et ses scénaristes cette saison. Laquelle s’ouvre exactement là où la première prenait fin : « S’agit-il des ténèbres ou bien de la lumière ? », se demandait Offred/June (Elisabeth Moss) dans le dernier plan, alors qu’on l’expulsait manu militari, enceinte, hors de la famille Waterford pour laquelle elle devait procréer, et qu’on l’enfournait dans une sordide fourgonnette.

Dystopie se situant dans un futur proche, The Handmaid’s Tale s’inscrit dans le cadre de la nouvelle république de Gilead, dont le régime totalitaire, apparu sur fond de catastrophe environnementale, s’appuie sur un fondamentalisme religieux. Les premières à subir cette dictature étant les femmes, notamment celles qui, encore capables de procréer, voient leurs corps esclavagisés et violés sur ordre de l’Etat. Ce que l’on découvrait en première saison au travers, entre autres, de l’histoire d’Offred/June. La voici maintenant déterminée à tout pour que son futur enfant n’ait pas à connaître les horreurs de ce monde dystopique… que chacun avait vu sourdre sans rien faire.

Une splendide réalisation et une invitation artistique à s’interroger sur la place des femmes ainsi que de toute minorité : d’autant plus nécessaire qu’inconfortable, surtout au lendemain du lancement du mouvement #metoo. Martine Delahaye

The Handmaid’s Tale, série créée par Bruce Miller. Avec Elisabeth Moss, Alexis Bledel (EU, 2017, 13 x 60 min). Le jeudi en US + 24 à partir du 26 avril sur OCS Max à 20.40, et à la demande sur OCS GO.

« Daredevil », un justicier qui ne s’envoie pas en l’air

DAREDEVIL Bande Annonce VF (Série Marvel - 2015)
Durée : 02:19

Dans le comics de la maison Marvel imaginé par Stan Lee et Bill Everett, comme dans la première série que Netflix a consacrée à cet univers, Daredevil renvoie à un super-héros qui ne vole pas dans les airs, contrairement à d’autres, mais qui combat le crime sur le sol de New York. Si Matt Murdock, enfant, a perdu la vue au contact de produits chimiques, il a développé, en contrepartie, d’autres sens d’une exceptionnelle acuité. Devenu adulte, il décide de débarrasser la ville de la vermine qui la ronge en devenant avocat le jour et justicier masqué la nuit (Daredevil).

Scènes d’une grande noirceur, chorégraphies de la violence et code du thriller servent ici un discours sous-jacent sur la décadence urbaine et l’angoisse que peut générer la famille. Le tout filmé à faible éclairage pour mieux rendre compte de la cécité de son héros. Cette série sera diffusée sur TMC, chaîne gratuite de la TNT, à partir du 28 avril. M. De.

Daredevil, série créée par S. DeKnight et Erik Oleson. Avec Charlie Cox (EU, 2015, 13 x 52 min). Le samedi sur TMC à 21 heures.

« Les génériques de séries » : ces objets addictifs

generique ( mission impossible )1967
Durée : 00:49

Trois petites notes de musique, trois images télévisées se faisant suite, et l’on est renvoyé à une époque, des ambiances et des surexcitations d’enfance ou d’adolescence : tel est le pouvoir des génériques, qui, ouvrant une série, s’annoncent comme des boules de désir, des promesses de rituels qui ne prendraient jamais fin et qui pourtant seront remises sur le tapis chaque semaine, en fin d’épisode.

Game Of Thrones, Le Trône de Fer - Générique
Durée : 01:42

Très heureuse idée, donc, que celle d’Olivier Joyard de s’emparer du sujet dans un documentaire entièrement consacré à ces objets addictifs et légers dont la finesse ou la pauvreté de la facture signe souvent, par avance, la qualité d’une série. Spécialistes du graphisme, auteurs, spectateurs ou critiques permettent d’éclairer l’intrigante histoire de ce qui relève souvent, de nos jours, d’une grande ambition artistique. M. De.

Les Génériques de séries, d’Oliver Joyard (Fr., 2018, 73 min). Jeudi 26 avril sur Canal+ à 21 h 50. Disponible sur Canal à la demande.