Le syndicat UNI (Union nationale inter-universitaire) et quatre étudiants à titre individuel ont déposé lundi 23 avril devant le tribunal administratif de Toulouse un « référé mesures utiles » pour obtenir le déblocage de l’université de Toulouse-II-Jean-Jaurès, bloquée depuis le 6 mars, a indiqué mardi leur avocat. La date de l’audience devant le tribunal administratif de Toulouse a été fixée à jeudi 10 heures, a indiqué leur avocat, Guillaume Brouquières.

« Le texte demande au juge des référés d’enjoindre [à] l’administrateur provisoire de l’université d’utiliser les pouvoirs de police qui lui sont conférés par la loi pour permettre de retrouver la sécurité et d’obtenir la liberté d’aller et venir sur le campus », a expliqué M. Brouquières. Pour le syndicat, il s’agit de retrouver « un fonctionnement normal » de cette université, a précisé Marie Glinel, responsable de l’UNI à Toulouse. L’administrateur provisoire de l’université, M. Richard Laganier, n’a pu être joint par l’Agence France-Presse.

« Intervention pas opportune »

Cependant, selon Richard Laganier, le « référé n’est pas recevable » et « l’intervention des forces de l’ordre n’est pas opportune » à Toulouse, qui se trouve « dans un contexte différent » de celui de Tolbiac à Paris ou de Montpellier, où la police est intervenue.

« Le campus de l’université Jean-Jaurès est ouvert sur 23 hectares et comprend des douzaines de bâtiments. S’il y a une intervention pour débloquer ponctuellement, on aura ensuite beaucoup de difficultés pour maintenir les accès libres sur la durée », a fait valoir M. Laganier, soulignant qu’il n’y avait « pas d’urgence » car les « examens vont être délocalisés ou organisés à distance ».

Une action similaire à Nancy

L’université de Toulouse-Jean-Jaurès était toujours bloquée mardi matin, alors que les étudiants ont entamé lundi leur seconde semaine de vacances de printemps. Deux bâtiments de l’université restaient occupés par des étudiants qui se relaient et proposent des « cours alternatifs ».

Les cours sont suspendus depuis le 6 mars dans cette université, à la fois mobilisée contre la loi qui réforme l’accès à l’université et contre le projet de fusion avec une autre université et des écoles d’ingénieurs toulousaines. La dernière assemblée générale a reconduit le blocage à une écrasante majorité jusqu’à lundi 30 avril, date de la rentrée et d’une prochaine AG.

Une action similaire a déjà été menée à l’université de Nancy : trois étudiants ont saisi le 17 avril la justice pour obtenir le déblocage du campus. Mercredi, le tribunal administratif de Montpellier avait,lui, ordonné aux occupants de l’université Paul-Valéry, bloquée depuis mi-février dans le cadre du mouvement contre la loi réformant l’accès à la fac, de « libérer les lieux sans délai ». A la suite de cette décision, la police est intervenue lundi sur ce campus, quasi désert du fait des vacances.