Marcelo,auteur du but de l’égalisation pour le Real face au Bayern, le 25 avril. / Sven Hoppe / AP

Le Real Madrid a fait un grand pas vers une troisième finale consécutive de Ligue des champions, en s’imposant 2-1 mercredi 25 avril sur la pelouse du Bayern Munich.

Le Bayern a remarquablement réussi à museler Cristiano Ronaldo et a ouvert le score par Joshua Kimmich (28e). Mais il en faut plus pour faire plier les Madrilènes, en pleine réussite sur la scène continentale : le réalisme des doubles tenants du titre, avec des buts de Marcelo (44e) et Marco Asensio (57e), a fini par punir les Bavarois.

Le Bayern en manque de réalisme

Le « Rekordmeister » allemand pourra s’en vouloir d’avoir manqué plusieurs occasions énormes tout au long du match, par Thomas Müller ou Franck Ribéry notamment, puis par Robert Lewandowski en toute fin de partie (88e).

Mardi prochain, le Real aura pour lui, outre son public, son énorme expérience et le fait que le Bayern devra se découvrir, laissant sans doute plus d’espaces encore aux Ronaldo, Lucas Vazquez, Karim Benzema ou autre Asensio.

Le Bayern, lui, pourra puiser son espoir dans l’histoire récente : la saison dernière en quart de finale, le Real s’était déjà imposé 2-1 à l’Allianz Arena. Puis Munich l’avait emporté sur le même score au retour à Madrid, pour ne céder finalement qu’en prolongation, réduit à dix.

Le premier coup de théâtre de ce combat de géants intervenait à la 4e minute, lorsque Arjen Robben, le Néerlandais de 34 ans, restait au sol, apparemment victime d’ennuis musculaires. Il était remplacé par Thiago Alcantara, qui s’installait délibérément dans l’axe, laissant le couloir droit à Kimmich et par intermittence à Thomas Müller.

Un Real sûr de sa force

Trente minutes plus tard, c’est Jérôme Boateng, jusque-là impeccable en défense centrale et à la surveillance de Ronaldo, qui devait quitter la pelouse sur blessure, laissant sa place au jeune international Niklas Süle. Durant toute la première période, on assistait à un duel de géants entre deux équipes parfaitement en place, mais portées vers l’avant et prêtes à faire feu à chaque opportunité.

Appliqué, concentré, le Bayern s’efforçait de passer par les ailes en attaque, et de couper toutes les transmissions vers Ronaldo en défense. « On ne peut arrêter Ronaldo qu’en équipe », avait mis en garde Jérôme Boateng avant le match. Ses équipiers l’ont entendu, et le Portugais a été largement privé de ballons.

En face, le Real Madrid était sûr de sa force, et prompt à faire son miel de la moindre erreur munichoise, à l’image de Luka Modric qui grattait plusieurs ballons dans l’entre-jeu pour faire passer à chaque fois des frissons dans une Allianz Arena pourtant enflammée.

Kimmich allait débloquer le compteur à la 28e minute. Remarquablement lancé sur l’aile droite par James, le latéral prenait de vitesse toute la défense et battait Keylor Navas d’un puissant tir croisé (1-0, 28e).

James, qui avait quitté le Real Madrid en fin de saison dernière faute d’avoir suffisamment de temps de jeu, livrait d’ailleurs un match énorme, tant dans sa position de numéro 10 qu’en défense, où on le voyait parfois se battre comme un lion dans son propre camp, comme dans ce duel au corps à corps contre Modric (37e).

Coaching gagnant pour Zidane

On s’approchait de la mi-temps, et la pression du Bayern se faisait de plus en plus forte, Ribéry manquant face à Navas l’occasion de doubler la mise. Mais le Real Madrid ne serait pas le « Rey de Europa » (le « Roi de l’Europe ») s’il n’avait pas la foudre sous les semelles.
Juste avant la pause, Marcelo reprenait victorieusement de volée aux 18 mètres un centre de Dani Carvajal. Et Madrid regagnait les vestiaires avec dans sa musette le si précieux but à l’extérieur.

La deuxième période débutait sur le même tempo. Et de nouveau Madrid allait faire parler son réalisme. Une mauvaise passe de Rafinha en milieu de terrain, une transition instantanée de Vazquez, et un ballon en or pour Asensio, qui battait dans la course du pied gauche le malheureux Sven Ulreich (2-1, 57e).

Les Cassandre qui avaient fait remarquer que le Bayern n’avait encore jamais été confronté à un grand d’Europe en élimination directe cette saison, après avoir sorti Besiktas et Séville, auront pensé qu’ils avaient raison. En affrontant le PSG et la Juventus, le Real était sans doute entré dans le rythme des grandes rencontres beaucoup mieux que le Bayern.